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ALGERIE : élections du 1er novembre, une étape vers une nouvelle indépendance ?

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Les Algériens étaient appelés à voter par référendum sur le projet de révision constitutionnelle élaboré  par le président Abdelmadjid Tebboune le premier novembre 2020. La nouvelle constitution était selon le président le fondement principal du changement promis par lui. Le texte n’apporte pas de changements réels. Rappelons que la revendication essentielle du Hirak et de larges secteurs du mouvement d’opposition démocratique était-et demeure- la convocation d’une constituante. Une constituante qui ait pour objet de mettre des objectifs politiques, économiques et sociaux en rupture avec le « système », c’est-à-dire la bourgeoisie bureaucratique et la bourgeoisie qui  fait la loi.  L’objectif politique de Tebboune était de tourner la page du Hirak, de continuer de faire du Bouteflika sans Bouteflika. Un bon résultat devait enterrer définitivement le mouvement populaire. Avec le confinement pour cause de coronavirus, les grandes manifs étaient –et demeurent- impossibles à   mettre en œuvre. Le référendum s’est donc déroulé dans une situation de crise sanitaire grave, où la pandémie de coronavirus connait une flambée en Algérie.

Sur un  corps électoral  de 24 millions de citoyens  moins de six millions ont voté. Ce taux de participation est le plus bas de tous les référendums populaires organisés en Algérie depuis l’indépendance proclamée en 1962 après 7 ans et demi d’une dure lutte de libération nationale. La nouvelle Constitution n’a pas recueilli l’adhésion populaire escomptée. Comme l’écrit le journal l’Humanité, « la grève des urnes inflige un revers au régime » .Cela veut dire que le mouvement populaire qui s’est traduit par des manifestations rassemblant des millions d’Algériens dans toutes les willayas a exprimé une prise de conscience massive, une volonté réelle de changement. Le vote du 1er novembre traduit la réalité du Hirak qui demeure, malgré la situation sanitaire. Les partis et les organisations affiliées qui avaient appelé à voter massivement pour le texte de Tebboune ont été désavoués par le résultat très médiocre du vote.

Une crise politique profonde existe donc où la légitimité du pouvoir actuel est mise en cause. Il appartient désormais aux organisations politiques progressistes (partis, syndicats, associations..) de lutter pour que les aspirations du Hirak ne soient pas mises à la poubelle. Il est temps de présenter au peuple un projet politique fondé sur les valeurs du Hirak.

En tant que militants progressistes, nous saluons le sens politique du référendum et nous exprimons notre solidarité aux Algériens qui luttent pour la démocratie, la justice sociale et pour le retour à la nation des richesses dilapidées par la bourgeoisie bureaucratique et la bourgeoisie compradore.

 

Roger Esmiol

 

Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

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