ALGERIE : Khaled Drareni doit être libéré

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Répression : la condamnation de Khaled Drareni à trois ans de prison

Le pouvoir algérien s’acharne contre le journaliste Khaled Drarerni. La Sécurité intérieure l’avait convoqué plusieurs fois et lui avait ordonné de cesser de couvrir les manifs du Hirak. Khaled Drareni dirigeait le site Casbah tribune, dirigeait une émission diffusée par internet et collaborait avec TV5 ;chaîne française. Il était   également le correspondant de Reporters sans frontières. Le pouvoir algérien ne supporte pas que des opinions différentes de son propre discours existent.

Il reproche à Khaled Drarerni : « incitation à attroupement non armé » c’est-à-dire appel à manifester, « atteinte à l’intégrité du territoire national » notion particulièrement floue. Par ailleurs, sur des réseaux sociaux ; il a été accusé d’être un « agent de l’étranger ». Ces accusations sont portées contre les autres détenus d’opinion .

Les procès deviennent une farce où les avocats ont beaucoup de difficultés à défendre les détenus : les juges, à la botte du pouvoir condamnent à un nombre variable d’années de prison. Quelques détenus peuvent bénéficier de remise en liberté provisoire, ce qui n’exclut pas de nouvelles peines. Comme le dit l’avocat Nouredine Benissad, le dossier d’accusation de Dreareni est vide : mais les juges condamnent  quand même

Un rassemblement s’est déroulé devant la Maison de la presse à Alger afin de réclamer la libération de Khaled Drareni, De nombreux slogans tels que « Khaled Drareni, journaliste libre », « Libérez la presse », ou encore des appels pour une « presse libre et une justice indépendante » ont été scandés par les dizaines de journalistes et citoyens venus en solidarité au journaliste emprisonné. C’est la deuxième fois qu’un rassemblement est organisé en faveur de Khaled Drareni devant la Maison de la presse.    Une pétition lancée au lendemain de sa condamnation a récolté plus de 2000 signatures dont 8 moudjahidine et plus de 300 journalistes et éditeurs. La pétition déclare notamment : « Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed.  Son crime : exercer son métier de journaliste dans le respect des règles de la déontologie, notamment dans sa couverture continue du Hirak depuis le 22 février 2019. Ses co-inculpés dans le même dossier, avec les mêmes chefs d’accusation infondés ont été condamnés  à des peines inférieures à la période de détention provisoire »..

Plus de cent artistes et travailleurs de la culture ont dénoncé dans un communiqué sa condamnation, estimant le verdict comme ne pouvant « être rendu au nom du peuple, en notre nom, puisqu’il est contre nous tous et contre nos droits et nos libertés fondamentales  Nous artistes et acteurs actifs de la culture, avons appris avec consternation le verdict condamnant Khaled Drareni à trois années de prison ferme. Nous considérons ce verdict comme une atteinte et une violence faites à la liberté́ d’expression qui est, comme pour la presse, la condition de notre existence en tant que travailleurs de la culture »,

Nous, démocrates français, exigeons la libération immédiate de Khaled Drareni et de tous les détenus d’opinion.

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HIRAK Nouvelle manif à Kherrata le 29 août 2020

Pour la troisième fois depuis le déconfinement la population de Kherrata a manifesté le 29 août 3020. On doit rappeler que c’est le 16 février  2019 que le premier mouvement populaire a démarré à Kherrata contre  le 5° mandat et pour contre le sysème. C’est à partir du 22 février 2019 que des manifs de masse ont commencé à se dérouler dans tout le pays. Le 29 août, à Kherrata ,les manifestants brandissait le drapeau national et le drapeau amazigh.

C’est la troisième marche pacifique du mouvement du 22 février 2019 abritée par la ville de Kherrata après le déconfinement partiel. Comme pour les marches précédentes, ce sont des centaines de personnes qui ont bravé une chaleur torride et les risques sanitaires en battant le pavé des ruelles principales de cette ville d’où est parti, un certain 16 février 2019, un mouvement populaire contre “le 5e mandat” et pour “le départ du système”. Parmi les slogans, notons : “Pouvoir assassin”, “Kolna el-îssaba trouh” (On a dit : la bande partira), “Libérez les détenus d’opinion” et “Waynek ya âadala ?” (Où es-tu justice ?), “Abane khella wsaya, madania, matchi âaskaria” (Abane a laissé un testament : État civil et non militaire), ont été repris à tue-tête par les manifestants.

A Kherrata, c’est la seule région du pays où les marches du mouvement populaire ne sont pas empêchées par les services de sécurité. Il n’en est pas de même dans la wilaya (équivalent de notre préfecture) de Béjaïa où les rassemblements qui se sont tenus à deux reprises ont été immédiatement dispersés par les services de sécurité.

En revanche, à Béjaïa, les tentatives de reprise des marches hebdomadaires, les vendredis, ont été rapidement étouffées par les services de sécurité, déployés en force dans la ville de Béjaïa.

Roger Esmiol

commission Afrique du Parti de Gauche

 

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