Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

Au Mali, l’élection présidentielle n’a pas rassemblé les foules : 42,7 % de participation au premier tour et de 34,54 % au second (plus de 400000 électeurs se sont détournés des urnes entre les deux tours), qui opposait, dimanche 12 août, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), et Soumaïla Cissé, deux vieux routiers de la politique issus du même moule, l’Adema (Alliance pour la démocratie au Mali) sans projets et sans programmes politiques. Les 49% de participation au second tour des présidentielles de 2013, dus au sursaut de mobilisation face à la guerre, sont bien loin.

L’homme à poigne qu’était sensé être IBK s’est révélé incapable de lutter contre la corruption et de faire progresser le progrès social. Il remporte l’élection avec 67,17% des voix c’est-à-dire celles de ses partisans ; il est désormais affaibli et le peuple se détourne d’un système artificiellement occidentalisé, faussé par le pouvoir de l’argent et éloigné de ses préoccupations et traditions.

Les efforts importants de la communauté internationale pour lisser le processus électoral n’ont pas suffi à empêcher les fraudes. L’altération artificielle du réseau internet, la «sécurisation » des bureaux de vote par La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), dans plusieurs villes du nord, laissent peser des doutes sur la transparence du vote.

Mais Soumaïla Cissé a beau dénoncer les fraudes, il n’en reste pas moins que malgré son beau titre officiel de chef de l’opposition, il ne représente que lui-même et certainement pas une vraie opposition déterminée à changer le système. Son incapacité à rassembler l’a amplement démontré.

Le Parti de Gauche soutiendra l’émergence d’un rassemblement des forces de gauche et appelle de ses vœux des assises populaires nationales et souveraines qui pourraient permettre au pays de sortir des impasses actuelles et répondre à la frustration des jeunes.

Pierre Boutry