MALI : soutien au peuple en lutte

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Ce week-end, des manifestations à l’appel du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) ont eu lieu à Bamako, la capitale malienne, pour demander la démission du président  Ibrahim Boubacar Keita (IBK). C’était la troisième manifestation organisée par ce mouvement, après celles des 5 et 19 juin. Au moins 11 personnes dont un mineur de 15 ans, sont mortes au cours des manifestations et au moins 80 manifestants ont été blessés lors de la répression par les forces de sécurité. Les forces de l’ordre ont usé d’une force excessive et létale contre les manifestants, en tirant à balles réelles. La FORSAT (Force Spéciale Antiterroriste) s’est semble-t-il particulièrement illustrée dans cette répression ; rappelons que cette force est formée par l’EUCAP Sahel organisation financée par l’UE et à laquelle la France contribue activement en particulier par l’envoi de gendarmes. La FORSAT est donc détournée de sa mission de lutte anti-terroriste pour servir de force de répression d’un régime corrompu et aux abois.

Plusieurs leaders du M5-RFP dont Kaou Issa Ndjim, coordonnateur de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Dicko, Me Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga, l’imam Oumarou Diarra, président de la commission mobilisation et organisation du M5-RFP et Adama Ben Diarra, un des porte-voix de la contestation ont été interpellés entre le 10 et le 11 juillet.

La décision de perturber l’accès à Internet et aux réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp, Twitter ou Messenger pendant les jours de manifestations constitue une violation du droit à la liberté d’expression. Quelle est en particulier la responsabilité du fournisseur d’accès dans ces coupures et perturbations ?

La vigilance doit toutefois rester de mise vis-à-vis de l’imam wahhabite, Mahmoud Dicko, qui a certes  su fédérer un ensemble d’oppositions,  constituer le M5-RFP et organiser de grandes  manifestations de masse à Bamako mais qui n’en est pas moins un personnage controversé et potentiellement dangereux.

Le Parti de Gauche réaffirme son soutien à la lutte du peuple malien et demande un changement radical de la politique française vis-à-vis du régime en place.

Le Parti de Gauche réaffirme son soutien au parti SADI dont nous publions ci-après le communiqué, dans son combat pour un Mali uni, démocratique et laïque.

pierre Boutry

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Le Parti SADI condamne la répression barbare du régime et apporte son soutien total à la résistance du peuple sous la direction du M5/RFP

Notre peuple dans un sursaut collectif, a décidé d’écrire une nouvelle page dans sa lutte contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita qui ne cesse de poser chaque jour, des actes de trahison contre ses intérêts et qui ne connaît ni mesure, ni décence dans le reniement de ses engagements et l’arbitraire de ses décisions de violation des droits des citoyens.

Depuis sept ans, son régime s’est tristement engagé dans un processus de transformation de  notre État républicain et démocratique en un État clanique qui viole constamment notre Constitution, un pouvoir patrimonial, oligarchique et familial qui fait main basse sur tous les secteurs stratégique de notre économie, instrumentalise l’État, privatise son appareil de répression, verrouille  l’accès aux commandes de l’État et des structures parapubliques, nomme aux postes de responsabilités les cadres à sa dévotion, au mépris de toutes les règles de fonctionnement d’un État  de droit.

Cette gestion familiale et oligarchique a déclenché une prise de conscience générale à tous les niveaux et s’est traduisant par la constitution du M5-RFP, illustration de la convergence historique de larges composantes de notre peuple pour l’avènement d’un Mali nouveau.

A la suite de la gigantesque mobilisation nationale du 10 juillet 2020 qui a donné le ton a la campagne de désobéissance civile sur toute l’étendue du territoire, le régime aux abois a déclenché une guerre civile contre le peuple qui manifeste les mains nues.

Les éléments de la FORSAT, en réalité des escadrons de la mort, véritables milices au service de la famille du Président, appuyés par des éléments de la Sécurité d’État et des milices créées par quelques enragés du régime, instaurent la terreur à travers :

– Des assassinats ciblés de manifestants (on dénombre plusieurs morts) ;

– Des interpellations irrégulières, des enlèvements de dirigeants du M5/RFP dont plusieurs se trouvent en prison voire même portes disparus ou entrés dans la clandestinité ;

– L’instrumentalisation des éléments de la Police Politique du régime pour opérer des casses et des destructions de biens publics et privés (comme à l’ORTM et ailleurs) afin de discréditer la lutte pacifique du RFP-M5.

Le Parti SADI :

– S’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés sous les balles du régime assassin d’Ibrahim Boubacar Keita ;

– Souhaite prompt rétablissement aux blessés et exprime sa profonde reconnaissance au personnel sanitaire des Hôpitaux publics et communautaires qui apportent soins et assistance aux nombreux blessés ;

– Rend hommage au courage et a la détermination de la jeunesse qui paye un lourd tribut à la répression et qui refuse désormais de confier son avenir a un régime corrompu et sans âme;

–  Prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur les dérives répressives du régime d’Ibrahim Boubacar Keita dont il exige le départ pur et simple ;

– Appelle le peuple malien à poursuivre la résistance pacifique, à suivre les mots d’ordre du M5/RFP jusqu’à la chute du régime ;

–  Condamne sans réserve les arrestations des dirigeants du M5-RFP et des militants et exige leur libération immédiate et sans condition.

Bamako, le 12 juillet 2020

Le Bureau Politique

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