Les « combattants » congolais venus de Grande Bretagne, du Canada, de Belgique et naturellement de France sont des rebelles politiques et non pas des « racailles ». Ils ont fait beaucoup de dégâts matériels aux alentours de la gare de Lyon hier pour empêcher un concert du jeune chanteur congolais Fally Ipupa.
Il n’est évidemment pas question d’approuver cette violence mais de préciser en quoi il s’agissait d’un concert très politique et donc d’une réaction elle aussi politique.
Les congolais de la diaspora avaient prévenu et demandé expressément à la préfecture et à la mairie de Paris de ne pas accepter ce concert organisé et payé par le gouvernement de Tshisekedi pour soigner son image. Hidalgo et la préfecture ont cédé aux pressions d’une part du gouvernement congolais, d’autre part de l’OIF.
En effet, il faut voir aussi la main de Kigali derrière cette opération et l’activisme de Louise Mushikiwabo, agent docile du dictateur rwandais, placée à la tête de l’OIF par Macron lors d’un de ses aveuglements politiques ; Fally Ipupa a été reçu récemment lors de son concert à Kigali par Kagame pour qui tout est bon afin de renforcer sa volonté d’extension du domaine vital de son petit pays au détriment de la RDC.
Si à Kinshasa les chanteurs sont payés par les marques de bière, moyennant quoi ils chantent les louanges du régime et de ses affidés en les nommant à longueur de chansons et en ne subissant aucune censure, quand ils viennent en Occident c’est le pouvoir qui paie.
Le concert de Fally Ipupa ainsi que celui de Zaiko Langa Langa à Bruxelles et celui de Mbilia Bell prochainement sont financés par le gouvernement congolais (qui a envoyé 500 personnes spécialement pour le concert, l’ambassade de France faisant tout à coup preuve d’une générosité inhabituelle quant à la délivrance des visas) dans un but de propagande et pour se donner le beau rôle (10% des recettes devant aller à l’hôpital du Dr Mukwege « celui qui répare les femmes »).
Parfaite hypocrisie qui doit être dénoncée. Abrutissons le peuple avec la musique et la bière et tout continuera comme avant au profit d’une classe politique corrompue. Mais heureusement la diaspora congolaise est davantage conscientisée et sait réagir.
Le Parti de Gauche condamne les violences et la destruction de matériels et d’installations.
Le Parti de Gauche dénonce l’utilisation à des fins politiques d’artistes manipulés (car ne pouvant pas vendre leurs disques en Afrique et donc en vivre dignement) par un gouvernement congolais qui s’inscrit ainsi dans les vieilles habitudes mobutistes afin de faire oublier au peuple ses souffrances quotidiennes.
Le Parti de Gauche dénonce l’aveuglement des pouvoirs politiques français face aux manipulations de gouvernements étrangers et suggère qu’une oreille plus attentive soit accordée aux légitimes revendications de l’opposition congolaise, ce qui permettrait d’éviter certains débordements.
Pierre Boutry
Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche
