Le Burundi est, encore une fois, à la une de l’actualité. Ce n’est malheureusement pas pour présenter un pays où la démocratie triomphe, où l’économie prospère et où la justice sociale règne. Mais il est plaisant de constater qu’il ne s’agit plus de montrer des filles et des fils du pays s’entretuer pour être nés Hutu, Tutsi ou Twa. La presse montre une jeunesse burundaise unie contre l’oppression, une jeunesse manifestant pacifiquement pour la dignité, pour la sauvegarde de la démocratie et l’unité du peuple.
Le grand échec de Nkurunziza, la grande victoire du peuple burundais.
Quand Nkurunziza et son club d’oligarques ont décidé de violer la Constitution et de jeter à la poubelle les accords d’Arusha, ils avaient non seulement misé sur la force brutale et la corruption, mais aussi sur la manipulation de l’appartenance ethnique. Dès le début des manifestations, ils ont voulu faire croire qu’il ne s’agissait que des jeunes issus des quartiers à majorité Tutsi qui étaient dans la rue. Ils ont multiplié les déclarations afin de faire croire que ceux qui contestent le 3ème mandat de Nkurunziza étaient des nostalgiques de l’ancien système qui était dominé par une poignée de ressortissants de l’ethnie tutsi. Ce mensonge ne visait rien d’autre que de diviser encore une fois le peuple pour les intérêts égoïstes d’un groupe de gangsters au pouvoir. La réalité est que tous les jeunes des quartiers populaires étaient dans la rue. Mieux encore, dès le 2ème jour des manifestations, les jeunes des collines surplombant Bujumbura, peuplées à majorité de Hutus, les jeunes de la plaine du Sud de Bujumbura sont venus massivement participer au mouvement de contestation, des branches d’arbres à la main, en signe de paix.
Tous les hommes politiques et les dirigeants de la société civile opposés au putsch constitutionnel ont condamné la tentative d’ethniciser le mouvement et ont appelé la jeunesse à rester unie.
Il faut souligner que la tentative de réintroduire le virus ethnique dans notre jeunesse est criminelle et un acte de haute de trahison de la part des hommes d’Etat, dont le rôle devrait plutôt de renforcer l’Unité Nationale.
Le 2ème échec de Nkurunziza et la 2ème victoire du peuple burundais.