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QUAND TONY BUSSELEN DU PTB, FAIT L’APOLOGIE DE MR JOSEPH KABILA…

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(Par Christophe MASAMBA, Parti  Congolais de Progrès Intégral)

Nous  tenons à réagir à l’interview de  Tony Busselen parue sur le site web d’INVESTIG’ACTION du 17 février 2015, sous le titre « Les USA ont un agenda caché en République démocratique du Congo », parce qu’elle ressemble à un plaidoyer dénué d’éléments objectifs, à même d’attester du nationalisme chez le chef du chef de l’Etat congolais ou d’un quelconque bilan positif de sa présidence.

D’emblée, il est important de souligner que   Tony Busselen se trompe lorsqu’qu’il  met en exergue les maigres réalisations du régime en place depuis 15 ans déjà, en omettant d’évoquer l’incompétence du président Kabila qui a constitué un frein majeur aux progrès du pays. C’est comme si les Congolais soutenaient le régime, comme insensibles à leur propre souffrance et que seule la manipulation des Etats-Unis d’Amérique serait venue les inciter au soulèvement.

Contrairement à ce qu’affirme Tony Busselen,  Joseph Kabila n’est pas un président nationaliste, révolutionnaire et anti impérialiste, et la RDC reste bel et bien un pays sous tutelle de la communauté internationale. Elle ne doit sa stabilité qu’à la présence des troupes des Nations unies  ( Monusco), sans oublier le fait que Kabila lui-même doit son pouvoir à cette même communauté internationale qui l’a placé à la tête de la RDC, alors qu’il n’a gagné aucune élection depuis son arrivée au pouvoir en 2001. En retour et en récompense au soutien obtenu, il permet aux multinationales et à ces Etats auto-qualifiés de « communauté internationale », de piller le pays, en étant impuissant et incapable de s’opposer, conscient de manquer toute légitimité populaire et de devoir beaucoup à cette même communauté internationale qu’il décrie aujourd’hui.

Mettre à l’actif de Mr Joseph Kabila le semblant de paix obtenue à Sun city s’apparente à une escroquerie

Comme en 1961, lorsqu’après l’assassinat de M. Lumumba, la sécession katangaise de Moïse Tshombe avait perdu sa raison d’être, il en est de même, en 2001, après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, les rébellions montées contre lui n’avaient plus de raison d’exister. Ce qui avait permis principalement  les Accords de Sun-City  (RSA) en 2004. Le régime de transition  1+4, sous la gestion du Comité International d’Accompagnement de la Transition « CIAT » était un compromis imposé par des puissances impérialistes, ayant pour seule mission de conduire la RDC aux élections de 2006.

Un bilan qui a fini de discréditer Joseph KABILA

A l’heure d’établir des comptes, nous ne pouvons dégager aucun bilan positif important à l’actif de Monsieur Joseph Kabila.

Sur le plan militaire : A l’issue de plusieurs accords de paix avec des mouvements armés, les rebelles sont intégrés dans les FARDC,  avec une capacité militaire douteuse, sans aucune loyauté, mais reçoivent des armes. Ces armes modernes et lourdes,  imprudemment  transportées au Kivu et déposées sur des lignes de fronts, accréditent les soupçons de trahison au plus haut niveau de l’Etat congolais. Car, laisser les armes puis se retirer équivaut à remettre à l’ennemi les armes sur un plateau d’or.  Dans cette armée nationale, où les dirigeants militaires méritants ont été assassinés, personne ne saurait distinguer qui est qui, qui fait quoi avec l’ennemi.  Il n’est pas étonnant et infondé que des complicités soient la cause principale de la désorganisation de cette armée devenue aujourd’hui un outil faible, semblable à une voiture aux pneus neufs, mais pour laquelle on a oublié de mettre un volant et une direction.

Sur le plan économique : Après les élections de 2006, de nombreux investisseurs congolais ont été ruinés, suite à la création de la BIVAC  (entreprise de contrôle de marchandises à l’importation et à l’exportation). Celle-ci a mis en place et appliqué immédiatement des mesures relatives aux licences d’importation, qui ont stoppé carrément l’émergence d’une classe moyenne en devenir. De plus, en laissant le dollar s’imposer comme monnaie d’usage courant en RD Congo et en laissant impunis les détournements systématiques des deniers publics, qui vident les caisses du trésor public, c’est le progrès socio-économique et les possibilités de développement endogène qui ont été rendus impossibles.

Sur le plan de la Santé : les ravages de nombreuses maladies, telles que la fièvre typhoïde, le paludisme et autres, et l’absence d’organisation dans l’importation et la production des médicaments, qui mettent en danger la vie de tous les citoyens et augmentent de manière permanente le taux de mortalité, ne peuvent que traduire l’absence de politique d’hygiène et de santé publique de la part du régime.

Sur le plan sécuritaire : l’exemple de la rébellion du CNDP qui, après avoir contrôlé une partie de l’Est du Congo, deviendra un parti politique adhérent de la Majorité présidentielle, avec en prime une opportunité d’infiltrer officiellement l’armée nationale, à travers l’intégration des militaires et officiers rebelles et la reconnaissance de leurs grades, a totalement fragilisé la sécurité du pays. Quant à la modernisation des moyens de la police nationale, elle est restée d’aucun effet salutaire sur la sécurité des citoyens, dont le lot quotidien se résume par contre en enlèvements, assassinats et au banditisme, avec les  phénomènes « kuluna » à Kinshasa et « bakata katanga » au Katanga.

Sur le plan politique et diplomatique : le triste bilan est d’avoir érigé en système l’achat de conscience des élus à coup de dollars au parlement, avoir toujours empêché toute discussion des questions sécuritaires de l’Est congolais par le parlement, de n’avoir jamais rompu les relations diplomatiques avec le Rwanda et l’Ouganda, tout en reconnaissant leurs soutiens  aux rebellions qui menacent, depuis bientôt deux décennies, l’intégrité de la RD Congo, et de n’avoir  jamais réussi à obtenir la condamnation de ces deux pays par la communauté internationale.

Sur le plan de la justice : le pouvoir de Kabila a conduit au triomphe de l’impunité, des condamnations sur base de montages, d’enlèvements, d’arrestations arbitraires,  d’emprisonnements sans jugement, d’exécutions extrajudiciaires et l’absence de poursuite pour de nombreux cas de détournement de fonds publics etc.

Sur le plan de l’exercice du pouvoir, Joseph Kabila n’a pas été incapable de communiquer avec le peuple, en 14 ans au sommet de l’Etat.  Par peur de débat contradictoire, après avoir refusé le débat du deuxième tour de la présidentielle en 2006, il imposera, en 2011,  la suppression du scrutin à deux tours, pour éviter de se retrouver en face d’un autre concurrent  et d’être amené à un débat public inscrit dans la Constitution de 2004.

Le peuple a donc raison de se révolter contre le régime aux abois de Joseph Kabila

Il semble même que les parrains de ce régime ont été déçus par l’incompétence notoire de leur protégé. Son gouvernement s’est illustré par des forfaits et dérives en tous genres : fraudes électorales massives et répétées, abus flagrants des droits de l’homme,  corruption à grande échelle nationale, arrestations arbitraires d’opposants politiques et assassinats d’activistes des droits de l’homme, détournements de fonds publics, manque de liberté d’expression et de manifestation, une justice quasi inexistante et marquée par des condamnations sans jugement d’innocents (présomption de culpabilité), massacres des populations civiles ( Bundu dia Congo au Bas-Congo, des Enyelés dans la province de l’Equateur, les adeptes de la MRNA de Mukungubila, des civils à l’aéroport de Ndjili en novembre 2011, à Kinshasa lors des manifestations du 19,20, 21 et 22 février 2015 etc.…). On n’oubliera pas, plus récemment, l’arrestation d’un diplomate américain, des journalistes belges et français et des activistes des droits de l’homme venus du Sénégal « Y’en a Marre » et du Burkina Faso « Balais citoyen » et des jeunes congolais du mouvement  FILIMBI. Tout cela  montre le degré de folie d’un pouvoir autocratique et sanguinaire.

Convaincu de l’échec total de Joseph Kabila, le peuple a perdu tout espoir et toute confiance dans ce régime. Il a décidé de compter sur ses droits démocratiques pour  des changements en 2016.   Confronté à la volonté exprimée clairement par Kabila lui-même, à travers ses hommes, particulièrement Evariste Boshab, Secrétaire Général de PPRD, avec la publication de son livre «Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation  », l’ancien ministre des PTT et Nouvelles technologies, Kin-Nkiey Mulumba, avec la création de la ridicule association « Kabila Désir », le Porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga, par  ses déclarations farfelues et dignes de l’ancien propagandiste du MPR, feu Sakombi Inongo, ainsi que le chef de sa maison civile Mr Mugalo, confronté enfin à la modification de la loi électorale, à défaut d’avoir réussi la modification constitutionnelle, le peuple a été obligé de défier ce pouvoir dans la rue et de se retrouver en face des chars de combats.

Dans un pays où il n’est pas permis à l’opposition de s’organiser et d’exercer ses droits, les vrais opposants étant poussés à l’exil, la récupération des mouvements populaires  par les puissances impérialistes comme les USA ne doit pas étonner.

Ce qui s’est réellement passé en ce début 2015 dans les rues de Kinshasa et dans d’autres villes de la RD Congo.

Kinshasa a vécu un vrai soulèvement populaire. Défiant une garde présidentielle équipée des chars de combats. L’ex -baron du régime Mobutu Mr Kengo wa Dondo, président du sénat  doit être considéré comme le sauveur du régime. C’est finalement son annonce au renoncement de la modification de loi électorale, qui fit désamorcer la colère populaire.

Avec la coupure des signaux de radio, télévision, SMS, internet et réseaux sociaux et restriction de communications téléphoniques, la répression sauvage, la récupération des corps, l’occupation des hôpitaux par les services de renseignement, on peut  considérer avec raison que le chiffre de 45 morts avancé par la FIDH  ressemble plus à un seuil permettant d’éviter une sensibilisation internationale.                                                                                                         Ce mode opératoire qui reproduit les reflexes mobutistes traduit le contrôle du régime par d’ex barons du régime Mobutu et leurs rejetons proche de Joseph Kabila aujourd’hui.

La détermination des  congolais ne doit pas être sous-estimée.

Il est difficile de connaitre la représentativité réelle de l’opposition dans un régime d’état d’urgence apparent.  Le jugement de la capacité de mobilisation d’une opposition, harcelée en  permanence, parfois  poussée à l’exil, là où sont remis en cause, la  liberté de conscience, de réunion, de manifestation et de presse s’apparente à de l’escroquerie.

Le soulèvement populaire, dans des conditions aussi difficiles est une grande réussite qui oblige le régime désormais à rechercher les moyens de remplacer Kabila par un pro-Kabila, pour lui assurer l’impunité. On doit tous regretter que les  ambassades servent  de recours,  lorsque le  régime ne recule devant rien pour les anéantir, même physiquement les opposants. Le fait que la population n’ait pas suivie en masse l’invitation de l’opposition à manifester dans la rue ne signifie pas que l’opposition n’est pas soutenue par la population. Il faut simplement y voir la peur à cause de ce pouvoir sanguinaire, qui n’hésite pas à tirer à balles réelles sur la population civile.

Alors que la récupération de mouvements sociopolitiques populaires et l’instrumentalisation des nombreux acteurs par les forces de l’impérialisme américain sont dénoncées par les Congolais, il est curieux de voir que Tony arrive à défendre le régime Kabila, en passant sous silence les dérives qui ont détruit  tous les facteurs de progrès fondamentaux, pour plonger la République Démocratique du Congo  dans l’état actuel de recul profond.

Camarade Tony ressaisis-toi !

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