le 16 juin 2024
Cher.es compatriotes,
Après une élection européenne qui voit l’extrême-droite à près de 40% et l’annonce aberrante faite par Macron de la dissolution de l’Assemblée Nationale, le Rassemblement National (RN) est aux portes du pouvoir. Macron en porte la responsabilité avec ses pratiques autoritaires et antidémocratiques, avec son annonce de 40 milliards de coupes budgétaires sur les services publics et la protection sociale, avec son incapacité à écouter les Françaises et les Français, avec ses discours irresponsables et bellicistes. En Ukraine, par exemple, Macron n’exclut pas d’envoyer des troupes alors qu’aucun Français ne souhaite l’implication directe de son pays, dans cette guerre de forte intensité, qui risque de voir la participation d’autres puissances militaires et nucléaires.
Macron focalise sur sa personne le rejet de sa politique mais il est incapable de le reconnaître et donc de démissionner. Son but ? : rester le seul en course et poursuivre la casse des institutions.
Les libertés et les droits que nous tenions pour acquis sont avec Macron et son Darmanin de plus en plus fragilisés ; les entraves à la liberté d’expression, au droit de manifester et aux libertés associatives se multiplient. La casse continue de l’éducation nationale et du secteur de la santé font perdre confiance au peuple dans les fondamentaux de notre République. Lorsqu’il a soutenu, coup sur coup, un projet de loi sur (contre) l’immigration promouvant la préférence nationale et une réforme du droit du sol à Mayotte, Macron a achevé de transformer le macronisme en un lepénisme.
Macron pensait à une dissolution de l’Assemblée Nationale depuis quelques mois, imaginant pouvoir profiter de l’éclatement de la NUPES et du délitement de LR. Mais en prenant sa décision dans la foulée de la défaite de sa liste aux Européennes, Macron fait prendre à la France le risque du RN au pouvoir et de ses périls : restrictions drastique des libertés et droits fondamentaux, mise au pas de la justice et de la presse, brutalisation du corps social, fragilisation des plus précaires, exclusion des étrangers et étrangères, stigmatisation des personnes racisées, régression des droits des femmes et des minorités, déni de l’ampleur du dérèglement climatique, casse de la protection sociale et impéritie économique.
Quant à la politique africaine de Macron (ou plutôt son absence de politique) ce qui la caractérise c’est le ressentiment : au lieu de changer de référentiel c’est-à-dire de comprendre et tirer les conséquences de la conscientisation des peuples africains en lutte contre leurs dirigeants corrompus et aux ordres de l’Occident, de l’absolue nécessité d’une souveraineté économique, monétaire et sécuritaire enfin pleinement revendiquée 60 ans après les indépendances, Macron continue à donner des leçons incapable qu’il est de comprendre les véritables ressorts du djihadisme africain et la volonté de la jeunesse africaine de sortir du carcan néo-colonialiste qui l’étouffe. Au lieu de cela, il veut promouvoir une « Fondation de l’innovation pour la démocratie » issue du sommet Afrique-France de Montpellier visant une « diplomatie du vivant » ou une « écologie animiste » comme s’il s’agissait d’enjamber la strate des dictateurs africains pour accéder à la société civile et mettre au jour une conception inclusive de la démocratie conçue (selon les idées finalement bien accommodantes d’Achille Mbembe et de Souleymane Bachir Diagne) pour les humains mais aussi pour les animaux et les végétaux afin de « réparer le monde ».
Cher.es compatriotes,
La nature du système politique de notre pays est unique et complexe. L’élection présidentielle n’est pas le seul canal de conquête du pouvoir. Ainsi, une élection législative gagnée par une opposition unie au soir du 7 juillet 2024, favorisera la nomination d’un Premier ministre qui dirigera la politique de la nation, en cohabitant au sommet de l’Etat avec le président de la République.
De 2017 à aujourd’hui, période dans laquelle Macron détenait une majorité parlementaire toute relative, à l’issue des élections législatives précédentes, nous étions dans un régime présidentialiste qui lui conférait des allures d’apprenti autocrate, « Jupiter » comme il se qualifie lui-même. Cette période se solde aujourd’hui par un échec patent.
L’arrivée au pouvoir du RN de Marine Le Pen et Bardella ne serait pas la solution pour vous, compatriotes d’origine africaine. En effet, l’extrême droite une fois au pouvoir ciblerait la communauté africaine de France au nom d’une prétendue préférence nationale et d’une xénophobie affichée. Sur le plan de la politique internationale, l’extrême droite au pouvoir continuerait à entretenir les meilleures relations avec tous les dictateurs africains qui maintiennent leur peuple dans la misère et le sous-développement.
Cher.es compatriotes,
Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’État de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. En s’accordant sur un socle commun (indexation des salaires sur l’inflation, reconstruction des services publics, abrogation de la réforme des retraites et de la réforme de l’assurance chômage, abrogation de la loi immigration, augmentation du pouvoir d’achat, taxation des superprofits, rétablissement d’un impôt sur la fortune, « renforcé avec un volet climatique », bifurcation écologique, lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, etc.), le Nouveau Front Populaire a entre ses mains la possibilité de stopper l’ascension du RN et de prendre Macron à son propre piège.
Nous devons tout faire pour que le RN soit battu et que Macron soit contraint de démissionner.
Votons pour les candidat.es présentés par le Nouveau Front Populaire constitué à l’instar du Front Populaire de 1936 qui avait permis d’écarter les ligues fascistes, de prendre le pouvoir et d’imposer une politique sociale.
Faisons taire nos dissensions car l’heure est grave.
Faisons barrage au Rassemblement National et au macronisme lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet !
PBY
Pour rappel :
Le RN a voté contre : le blocage des prix de produits de première nécessité, la gratuité des premiers mètres cubes d’eau, la revalorisation des APL de 10%, le gel des prix des loyers, l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, l’encadrement des salaires, la revalorisation des salaires des fonctionnaires de 10%, la revalorisation des petites retraites, la suppression des aides publiques aux entreprises qui ont augmenté les dividendes aux actionnaires sans augmenter leurs salariés.
Le RN a voté contre : la gratuité des cantines et fournitures scolaires pour les plus modestes, la revalorisation des bourses étudiantes au niveau de l’inflation, la garantie d’autonomie jeunes à 1063 euros.
Le RN a voté pour : la fin des droits au chômage après abandon de poste, la fin des allocations chômage pour les employés refusant un CDI à la fin de leur CDD, limiter le droit de vote des travailleurs précaires aux élections professionnelles, la hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires.
Le RN a voté contre : des formations contre le harcèlement sexuel dans les institutions de l’Union Européenne, la constitutionnalisation de l’IVG, reconnaître l’esclavage comme un crime contre l’humanité et condamner le suprémacisme blanc et le racisme.