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MALI : Le syndicat des dictateurs ouest-africains ne doit pas dicter sa ligne de conduite au nouveau pouvoir malien de transition

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Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a précisé lundi 10 janvier rester ouvert au dialogue avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tout en appelant ses compatriotes au calme et à la « résilience » après que l’organisation régionale a infligé des sanctions à son pays.

En effet, suite au double sommet de l’UEMOA et de la CEDEAO tenu à Accra, le 09 janvier 2022, la Cédéao a imposé dimanche une batterie de mesures de rétorsion qui ouvrent pour le Mali, en proie à une grave crise sécuritaire et politique depuis neuf ans, une nouvelle période de grande incertitude. Elle a durement sanctionné le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années et le manquement à sa promesse de tenir le 27 février des élections ramenant les civils au pouvoir.

La Cédéao a ainsi suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité. Elle a aussi gelé les avoirs du Mali dans les banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales des Etats membres et suspendu toute aide et transaction financière en faveur du Mali de la part des institutions de financement de l’organisation.

Dans un pays pauvre et enclavé, éprouvé par les violences de toutes sortes et la Covid-19, l’embargo imposé après le premier putsch de 2020 et levé après quelques semaines avait été durement ressenti. Il passe pour avoir poussé les colonels à accepter de remettre les commandes à des civils élus au bout de dix-huit mois, engagement sur lequel ils sont revenus.

Quand Alassane Dramane Ouattara arrive à faire un troisième mandat et qu’il est applaudi par ses pairs ainsi que par  la France et qu’il a torpillé la Constitution, la Cédéao est muette, puisque complice. Mais quand le peuple Malien et le peuple Guinéen ne trouvent comme échappatoire à leurs malheurs que de soutenir l’armée prenant le pouvoir afin de chasser leurs prédateurs, alors ces hypocrites donneurs de leçons de la Cédéao se réveillent, dûment chapitrés par Le Drian. Un Le Drian qui crie au loup devant l’arrivée de 450 mercenaires russes de Wagner, oublieux d’un passé pas si lointain où la France faisait un usage intensif de mercenaires de diverses nationalités et trajectoires pour régler les problèmes sales de la Françafrique.

Le pouvoir malien de transition mène une politique de lutte contre la corruption très appréciée par la population et cherche à diversifier ses appuis internationaux : quoi de plus normal ? au lieu de diaboliser l’ours russe, pourquoi ne pas envisager sereinement une cohabitation franco-russe si ce n’est une coopération, à la condition qu’elle soit  officielle, ce qui dissuaderait peut-être le Mali de confier son sort à des mercenaires dont les pratiques sont dénoncées et la rémunération extravagante ?

Le Parti de Gauche condamne fermement les sanctions concomitamment prises contre le Peuple du Mali imposées par le club des dictateurs ouest-africains sur diktat des puissances extérieures dont la France et suggère aux autorités de limiter à une durée raisonnable la période de Transition tout en  engageant au plus vite un dialogue constructif avec toutes les forces politiques et sociales afin d’obtenir une plateforme minimale acceptable et soutenue par tout le Peuple Malien.

Pierre Boutry

Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

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