CAMEROUN : le faux Grand Dialogue National

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La Commission Afrique du Parti de Gauche salue la libération de l’opposant camerounais Maurice Kamto et publie ci-après a déclaration du COMITE DIRECTEUR DE l’UPC-MANIDEM.

DECLARATION A PROPOS DU GRAND DIALOGUE NATIONAL

Le Comité Directeur de l’UPC-MANIDEM réuni en sa session ordinaire les 5 et 6 octobre 2019 à Douala, fait la déclaration suivante à la suite de la tenue à Yaoundé de ce qui a été appelé le Grand Dialogue National :

Le CD fait remarquer que, face aux crises de toutes sortes dans lesquelles notre pays est plongé, l’une d’elles ayant conduit à la guerre dans le NOSO, le dialogue que les Kamerunais souhaitaient aurait dû pouvoir traiter en profondeur de l’ensemble des problèmes de l’heure. Or on ne peut même pas en traiter un seul de ces problèmes en quatre jours !

Le CD fait encore remarquer que la demande l’UPC-MANIDEM ainsi que celle d’autres forces de progrès était et reste un vrai dialogue souverain ; et que si M. Biya a finalement décidé d’organiser quelque chose c’est, après avoir fait longtemps la sourde oreille, sous des pressions intérieures et extérieures qu’il a cherché à contenter par une opération de communication.

Le CD fait enfin remarquer que l’organisation du dialogue qui aurait dû être confiée à un comité autonome a été de bout en bout sous la garde vigilante du Premier ministre. On a pu noter à quel point des hautes et respectables figures ont été submergées en nombre par des membres du parti au pouvoir, et qu’au secours de ces derniers est venue une poignée de soidisant opposants empressés de montrer leur zèle à l’égard du régime. On a aussi pu assister à ceci que des orateurs qui tentaient de sortir du cadre prévu ont été sèchement rappelés à l’ordre.

Le CD dit sa déception de voir que la plupart des conclusions, qui restent de simples recommandations, à charge pour le pouvoir de les implémenter ou pas, figuraient déjà dans des textes, à l’exemple de la décentralisation. Il n’était donc pas besoin d’une réunion coûteuse pour redire des choses déjà entendues et non tenues. Le CD salue la libération bien que tardive de prisonniers tout en déplorant qu’elle ne soit pas intervenue avant le début des assises de Yaoundé. Cela aurait apaisé les esprits et porté les débats vers une direction plus efficace.

A propos de la libération des prisonniers du NOSO, le CD observe qu’il n’est question que de quelques prisonniers. Il prévient cependant du danger qui consisterait à garder en prison ceux que des groupes armés du NOSO reconnaissent sans équivoque comme leurs chefs. Il n’y aura pas de paix dans le NOSO sans dialoguer avec les chefs incontestés de ces groupes.

Le CD dit que l’opération qui a consisté à découvrir chaque matin un nouveau groupe de jeunes déclarés ex-combattants ne pouvait abuser personne ; d’autant moins si dans le même temps arrivaient du NOSO des images montrant des foules en train de célébrer « leur indépendance ».

En dépit du fait que les préalables refusés à ce dialogue n’incitent pas à attendre des changements remarquables, l’UPC-MANIDEM demande au Kamerunais d’observer avec vigilance si des réalisations suivent les conclusions de Yaoundé, tout en poursuivant le combat pour l’obtention du Vrai dialogue Souverain qui mettra pacifiquement le Kamerun sur d’autres rails.

Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires.

Fait à Douala, le 6 octobre 2019
Pour le Comité Directeur

Mang Louis-Marie Président de séance

Ngansop Sébastien Secrétaire de séance

Moutoudou Albert Président de l’UPC-MANIDEM

Chumchoua Penda Secrétaire général de l’UPC-MANIDEM

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