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FRANCOPHONIE : la trahison de Macron

Par Pierre | on décembre 7, 2022 | 0 Comment
ACTUALITE AFRIQUE

Le 18e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)  s’est tenu en Tunisie, à Djerba,  du 18 au 20 novembre après deux reports, le premier en raison de la crise sanitaire et le second en 2021, sur fond de manifestations en Tunisie contre le durcissement du pouvoir du président Kaïs Saied. Seul le Canada s’était opposé à cette imposture. La société civile tunisienne a soigneusement été mise à l’écart.

La secrétaire générale de l’OIF, après un exercice d’autosatisfaction sur son action,  a été reconduite dans ses fonctions. Face à un contexte international marqué ces dernières années par une multitude de crises, Louise Mushikiwabo dont on se rappelle qu’elle a été choisie par Macron afin de se rapprocher du très autoritaire Kagamé, prône « une nouvelle forme de multilatéralisme ». L’OIF, espace de 321 millions de locuteurs appelés à devenir 750 millions d’ici à 2050 grâce à la démographie africaine, serait selon elle  « plus présente sur le terrain » et ses actions plus resserrées.  Elle dit avoir 3 priorités stratégiques : la langue française, la gouvernance démocratique et la coopération sur les enjeux stratégiques tels que l’éducation, l’économie, le numérique, le développement durable et l’égalité femmes-hommes. Le même langage creux a été utilisé par Macron qui lors de son passage éclair a prôné une « francophonie d’action », reconnaissant toutefois que l’usage de la langue française avait reculé ces dernières décennies dans les pays du Maghreb.

Qu’en est-il réellement de cette OIF initialement conçue comme instrument de perpétuation de la présence française dans ses anciennes colonies, africaines en particulier ?

88 Etats membres, plus de 80 millions d’euros de budget et près de 350 collaborateurs, l’OIF s’apprête à célébrer son cinquantième anniversaire. Ses missions et son fonctionnement suscitent toujours les interrogations : management vertical, dépenses excessives, gestion financière opaque, recrutements de complaisance, des irrégularités financières, un manque de prévention des fraudes ou encore une vulnérabilité des agents de l’OIF face aux risques de corruption.

Une OIF incapable de répondre à la « défiance citoyenne », avec des populations lassées des « turbulences » politiques, notamment en Afrique de l’Ouest, où se sont produits récemment des coups d’Etat au Mali et au Burkina Faso. Une OIF incapable de servir de médiateur compétent entre pays en guerre larvée ou ouverte. Dans la « Résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix » dans l’espace de la Francophonie est condamnée  « la recrudescence des violences commises contre les civils, les institutions et la Monusco… par le M23… (en RDC) et les nombreux groupes armés qui y demeurent actifs depuis plusieurs années ». Ils condamnent également « avec force tout soutien apporté à ces groupes », sans toutefois mentionner aucune entité ou pays. Comment pourrait- il en être autrement sachant que le M23 est une création de Kagamé pour mettre la main sur l’Est  Congolais riche en minerais… avec le soutien tacite du gouvernement français ! Il en est de même pour le Mali où les États-membres se disent préoccupés « face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire » et pour le Tchad où ils condamnent « fermement l’usage disproportionné de la force contre les civils lors des manifestations » pour le jeudi noir au Tchad le 20 octobre dernier. Tout ceci sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise… bien entendu !

Bref,  Mushikiwabo  excelle  dans la langue de bois mais  elle n’a pas tort sur un point : beaucoup de chefs d’états africains ne sont pas prêts à faire travailler l’OIF sur la démocratie puisqu’ils sont contre la démocratie chez eux et que Rwanda dont elle est si fière en est un contrexemple.

Michaëlle Jean avait pourtant bien compris le rôle que doit jouer l’OIF dans le partage et le transfert de compétences et les actions multilatérales mieux ordonnées en faveur de la démocratie et des stratégies vitales notamment environnementales pour le développement. Mais l’indépendante et activiste Michaëlle Jean, plus interventionniste que ses prédécesseurs, insupportait Macron qui n’a eu de cesse  de replacer l’OIF sous le contrôle français tout en pactisant avec le Rwanda anglophone au détriment de la RDC francophone et de ramener l’OIF à son statut d’avatar du colonialisme et d’instrument de l’influence française.

Le 20 novembre 2022, Macron a eu le culot de déclarer sur TV5 Monde, que le français était « la vraie langue universelle du continent africain », celle qui « permet de créer l’unité à laquelle [il] croi[t] beaucoup ». Ne craignant pas le ridicule, le président français a ajouté : « La francophonie c’est la langue du panafricanisme, c’est vrai, c’est vrai. ». Depuis son élection, le président Emmanuel Macron cherche à investir et à moderniser le soft power linguistique : nomination de Leïla Slimani comme représentante personnelle du président pour la Francophonie (2017), lancement d’une « stratégie pour la langue française et le plurilinguisme » (2018), etc. « Ne le regardez pas [le français] comme une langue que certains voudraient ramener à une histoire traumatique, explique-t-il lors de son discours à l’Université de Ouagadougou en novembre 2017. Elle n’est pas que cela puisqu’elle est la langue de vos poètes, de vos cinéastes, de vos artistes, vous l’avez déjà réacquise, vous vous l’êtes déjà réappropriée ! » . Macron, qui affiche une vision « ouverte » de la francophonie, inscrit sa défense de la langue française dans une lutte globale pour le « plurilinguisme » : la francophonie, loin de nourrir un dessein hégémonique, ne serait qu’un élément de richesse culturelle.

Le problème est que la Francophonie “institutionnelle” [n’a jamais pointé du doigt en Afrique les régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d’expression, tout cela orchestré par des monarques qui s’expriment et assujettissent leurs populations en français. Au premier article de sa charte, l’OIF se fixe pourtant comme objectif d’« aider à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ». À ce titre, elle envoie même des observateurs ou des « missions d’information et de contact » lors d’élections dans ses pays membres, sans jamais dénoncer les simulacres en question contrairement au Commonwealth.

Les prétentions à la prévention des conflits (déclaration de Saint-Boniface de mai 2006), les missions d’observation des élections et la formation en français de soldats de la paix, cachent mal un prolongement de la coopération militaire sur une base multilatérale, une volonté de mainmise politique et la promotion des technologies de défense françaises. Cette évolution vers la stratégie de puissance est dénoncée par la philosophe Hourya Bentouhami qui pointe en 2018 dans une tribune le « pacte renégocié » d’une « Françafrique qui rêve de se doter d’un “soft power” capable de faire passer derrière l’usage circonstanciel d’une langue commune les accords économiques de libéralisation des marchés africains ». Une stratégie d’influence que le président Emmanuel Macron déploie en mai 2021 à Kigali à l’occasion de sa visite de rapprochement avec le chef de l’État anglophone Paul Kagame, chantre du néolibéralisme en Afrique, au côté duquel il n’hésite pas à célébrer une « francophonie de reconquête, ouverte, modernisée ».

Le Parti de Gauche considère comme une trahison de la mission universelle de l’OIF la volonté de Macron de la réduire à sa dimension culturelle qui plus est en la détournant au service des intérêts et de l’influence française. L’OIF doit redevenir un outil efficace de coopération internationale des pays de langue française en développant bien sûr l’usage du français mais aussi en agissant pour ancrer la démocratie, pour garantir le droit des peuples à leur dignité et à leur souveraineté, pour développer les économies en respectant les hommes et l’environnement, pour la paix.

Pierre Boutry

Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

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