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GUINEE : alpha Condé est à la manœuvre pour un troisième mandat mais il perdra devant la détermination du peuple guinéen uni

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Alpha Condé est à la manœuvre : en annonçant brutalement le cumul des législatives et d’un référendum pour le premier mars il pense être sûr de gagner.

En effet, selon l’article 152 de la Constitution guinéenne :
« l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la République et aux députés. Pour être pris en considération, le projet ou la proposition de révision est adopté par l’Assemblée nationale à la majorité simple de ses membres. Il ne devient définitif qu’après avoir été approuvé par référendum.
Toutefois le projet n’est pas présenté au référendum lorsque le président de la République décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale. Dans ce cas le projet de révision est approuvé à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée nationale. Il est de même de la proposition de révision qui aura recueilli l’approbation du président de la République ».

Sachant que l’article 27 limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Cette constitution de 2010 est l’une des meilleures d’Afrique contrairement à ce que prétendent certains partisans et amis étrangers de régimes autoritaires africains sur la longue durée.

Soit alpha Condé fait modifier la Constitution par l’Assemblée nationale, qui comprend actuellement 114 sièges : RPG 53 députés, UFDG 37 députés, UFR 10 députés ; il aura besoin du soutien des 2/3 des députés, soit 76. Rappelons que lors des élections, 76 députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal et 38 députés élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour.

Soit alpha Condé modifie la Constitution par la voie référendaire : pour être adopté, le texte soumis aux Guinéens devra recueillir plus de 50 % des suffrages exprimés.
Le texte du projet de nouvelle Constitution, rendu public le 19 décembre dernier, après avoir obtenu l’avis favorable de la Cour constitutionnelle et du président de l’Assemblée nationale, comporte 161 articles sur 45 pages. Il fait notamment passer le mandat présidentiel de cinq à six ans, « renouvelable une fois ». Il prévoit en outre que, si le Premier ministre n’est responsable que devant le président de la République, qui le nomme et le démet à sa discrétion ; il pourra être contraint à la démission par l’Assemblée nationale si les trois quarts des députés le jugent nécessaire.
Le jour du vote, outre les bulletins portant le nom des candidats aux législatives, les électeurs guinéens auront donc le choix entre deux autres bulletins : l’un blanc, pour le oui à la réforme constitutionnelle, l’autre, rouge, pour le non.

Deux scenarii sont donc possibles pour alpha, avec le même résultat connu d’avance puisque tout le monde sait que le fichier électoral est corrompu et gonflé artificiellement et que les conditions d’un vote transparent ne sont pas réunies.

Alpha a été élu en 2010 avec 18% des voix contre 48% pour son adversaire direct. L’aide de la CENI sous influence des militaires de la transition et les pressions internationales ont conduit à cette inversion de résultats. Cette élection, disons le, a suscité beaucoup d’espoir : le « Mandela de la Guinée » était de retour après un long exil en France et des séjours en prison. Cet espoir n’a pas duré et sa réélection en 2017 n’a rien changé au drame politique, économique et social que vit la Guinée.
Citons à titre d’exemple le montant du soutien de l’UE à la Guinée entre 2014 et 2020 pour la réforme institutionnelle et la modernisation de l’administration : 244 millions d’euros dont personne ne peut dire ce qu’ils sont devenus.

Devant sa politique divisionniste et ethniciste et devant son incapacité à développer le pays sauf à le vendre aux puissances étrangères, le Front National pour la Défense de la Constitution exige le respect de la constitution et les forces politiques rejettent le couplage du premier mars.

Rappelons par ailleurs que les élections municipales ne sont toujours pas achevées depuis deux ans ! Dans l’immédiat, le président de la Commission électorale nationale indépendante guinéenne Maître Amadou Salif Kébé, tout à sa prétention de pouvoir organiser et donc truquer autant de scrutins que son maître lui demande, doit dégager.

Alpha, la dignité guinéenne exige que l’homme tendant vers l’Omega de la sagesse sache renoncer quand le temps est venu et retrouve une humilité propice à son élévation spirituelle.

Alpha, le temps des Houphouët-Boigny et des Bongo est terminé en Afrique et seuls s’accrochent au pouvoir quelques dictateurs prédateurs qui seront bientôt chassés par la jeunesse africaine.

Alpha, la Guinée n’est pas une propriété privée à vendre à la Turquie, à la Russie et à la Chine et il est encore temps de prendre la bonne décision : le retrait dans l’honneur.

Alpha, l’armée guinéenne, qui est hors du jeu politique en Guinée depuis 2010, est prête à jouer son rôle de stabilisateur de la démocratie guinéenne, comme le montrent d’ailleurs les déclarations du Général Clément Bollée.

Le Parti de Gauche dénonce les violences policières d’un régime aux abois et exige la libération des manifestants arrêtés injustement.

Le Parti de Gauche dénonce le silence de l’Union Africaine et la CEDEAO et la lâcheté du parlement européen qui se contente d’appeler le pouvoir et l’opposition « à faire preuve de retenue, à agir de façon responsable et à engager un dialogue constructif pour trouver une solution durable, consensuelle et pacifique ».

Le Parti de Gauche réaffirme avec le FRDC qu’il ne peut y avoir de négociation avec le pouvoir sur le troisième mandat.

Alpha Condé ! Pas de troisième mandat ! C’est ce que veut le peuple guinéen.

Amoulanfé !

Pierre Boutry

Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

illustration : bonnet Cabral symbole de la lutte du peuple guinéen contre le troisième mandat

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