• Home
  • /
  • ACTUALITE
  • /
  • Jeux Olympiques Paris 2024 ou la Seine des jeux privatisés, illusionnistes et sécuritaires

Jeux Olympiques Paris 2024 ou la Seine des jeux privatisés, illusionnistes et sécuritaires

Spread the love

La note de la cérémonie d’ouverture s’élèverait à au moins 122 millions d’euros,  soit trois fois plus que celle des Jeux olympiques de Londres en 2012. Le coût global des jeux, nous l’ignorons pour l’instant, mais il sera énorme. Les JO sont populaires aux yeux des contribuables français… qui devront pourtant en payer l’addition.

Le CIO est en effet une ONG suisse à but non lucratif, statut qui lui permet dans les faits d’échapper à tout contrôle démocratique et de profiter de vastes exemptions fiscales ; il  dispose d’une puissance financière phénoménale pour défendre les « valeurs » de l’olympisme. Ses 111 membres actuels sont un aréopage d’anciens sportifs, ou représentants de fédérations, qui évoluent au croisement des mondes des affaires et de la politique ;  certains  de ses membres n’hésitant pas à afficher leurs acquaintances d’extrême droite. Le CIO est une organisation privée qui impose dans son  cahier des charges la privatisation de l’espace public par les sponsors internationaux ou nationaux ; qui impose la surveillance algorithmique et autres délires sécuritaires, ayant abouti à la militarisation du centre de Paris comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale avec pour conséquence des coûts « annexes » qui explosent (notamment sur la sécurité) après avoir été sous-évalués dans le dossier de candidature.

Mais où est l’olympisme quand on interdit à des athlètes de certaines nations de participer ? Où est l’olympisme quand une société bien connue du luxe français fait de la compétition un spot publicitaire géant pour ses marques ? Où est l’olympisme quand le pouvoir en profite pour renforcer son dispositif policier ? Où est l’olympisme quand un des anneaux de l’olympisme représentant les cinq continents est quasiment absent, l’Afrique ne pouvant faute de moyens et faute de solidarité internationale envoyer autant d’athlètes qu’elle le devrait ?

Revenons à cette cérémonie d’ouverture : un dispositif festif qui efface la géopolitique et ravale les représentant·es des nations au rang de figurant·es de ce qui est avant tout un spectacle commercial. Heureusement, la délégation algérienne a sauvé l’honneur par un acte clairement politique en jetant dans la Seine des roses rouges, au cri de « Tahia Djazair » (« Vive l’Algérie »), en hommage aux victimes du 17 octobre 1961. Et l’équipe de Palestine a été acclamée par le peuple !

La traditionnelle fête inaugurale a certes mis à l’honneur un pays métissé et multiculturel et on ne peut que s’en féliciter. Mais l’antiracisme et l’anti-discrimination de genre qui sont au cœur de nos combats, n’avaient pas besoin d’un tel délire wokiste  et trans,  au risque de provoquer des réactions d’incompréhension si ce n’est de rejet tant dans le peuple français qu’à l’étranger et en Afrique en particulier. Si la volonté était de provoquer c’est réussi mais très éloigné du réel de notre société en ce moment où elle est fracturée par des politiques de droite extrême et d’extrême droite irresponsables.

Une satisfaction dans la frénésie créative de cette cérémonie où beaucoup de choses se produisaient simultanément et où les performances sautaient d’une idée à l’autre : cette séquence où une aristocrate décapitée a entonné le chant révolutionnaire « Ah ! ça ira » à la Conciergerie, lieu de détention de Marie-Antoinette, accompagnée par le death métal du groupe français Gojira.

Un point très positif : la reconnaissance (à travers des statues dorées émergent de la Seine)  accordée à des femmes s’étant battues pour leur émancipation. Mais alors que le nom de l’une d’elles Alice Milliat, militante du sport féminin au début du XXe siècle, avait été proposé, c’est « Adidas Arena » qui a été choisi pour nommer le bâtiment construit à la porte de la Chapelle, la multinationale s’engageant à verser 2,6 millions d’euros annuels en échange de ce « naming ».

Auparavant, Macron a déroulé le tapis rouge au Président fasciste libertarien Milei antiféministe, partisan d’une libéralisation des ventes d’organes et qui « préfère la mafia à l’État », avant de le présenter aux industriels français. Macron a pris dans ses bras le Président d’Israël  Isaac Herzog, qui dédicace des bombes destinées à Gaza, qui veut se battre contre les Palestiniens « jusqu’à leur briser la colonne vertébrale », qui profite avec le gouvernement fasciste et génocidaire de Netanyahu  de la trêve Olympique pour accélérer le massacre des palestiniens dont 343 athlètes tués depuis le 7 octobre 2023.

Macron reçoit aussi Paul Biya, le président camerounais de 91 ans, qui emprisonne ses opposants pour « insurrection » et qui briguera bientôt un huitième mandat  et enfin Andry Rajoelina, le président malgache, menacé de destitution et qui espionne sa population au moyen d’un logiciel espion.

Toute cette mascarade se fracasse sur le monde réel !

Macron en bon autocrate manipulateur, a validé chacune des scènes et chacun des intervenants du spectacle, se donnant ainsi à bon compte une apparence de grande tolérance libertaire. Effacé, le monde réel de la macronie totalitaire, répressive de nos libertés, de nos droits sociaux, de nos fraternités, qui refuse de reconnaître sa défaite et falsifie le résultat des élections ?

Pendant ce temps là, les SDF nés de la crise sociale sont expulsés de leur ville pour que l’oligarchie festoie sur les ponts de Paris ; des quartiers sont boboïsés  et non pas rénovés pour le bien vivre de leurs habitant.es ; les parisiens voient le coût de leurs déplacements en transports publics multiplié par deux quand ils ne sont pas empêchés de se rendre là où ils doivent se rendre.

La belle diversité représentée qui met en valeur les quartiers… mais demain, Macron continuera sa politique de répression des libertés : les contrôles au faciès, les violences policières reprennent…

Récupération / dépolitisation de la cause des femmes ? Demain, Macron encensera encore Depardieu et les masculinistes et ne fera rien pour l’égalité femmes/hommes.

Une satisfaction toutefois : Macron a été copieusement sifflé lorsqu’il a déclaré les jeux ouverts.

Le réel politique c’est le capital souverain, le mur du 49.3, le refus du résultat des élections, l’autoritarisme, la destruction de nos libertés et de nos vies. La lutte continue !

 PBY

One Comment

Laisser un commentaire