Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche
Alors que plus de 27 millions de personnes, soit près d’un Congolais sur trois, sont aux stades 3 et 4 de l’insécurité alimentaire aiguë c’est-à-dire les stades précédant la famine, l’État dispose de l’équivalent en devises de deux semaines d’importations de biens et services, c’est très peu. Le taux de change de 2 000 francs congolais pour un dollar pèse énormément sur le pouvoir d’achat des Congolais. Or, pour venir à nouveau en aide à la RDC, des bailleurs comme le FMI et la Banque mondiale attendent des signes forts d’amélioration de la gestion.
Mais est ce vraiment la préoccupation du personnel politique congolais ? Observons !
4 mois pour former un gouvernement
Depuis le lancement de leur offensive politique le 6 décembre 2020 contre son ex-allié, le président Tshisekedi (élu à la tête du pays en janvier 2019) et ses partisans, sûrs de leurs appuis américains ont finalement réussi, à force de débauchages, à renverser la majorité de l’ex-président Joseph Kabila dans les deux chambres. Le lundi 12 avril,Tshisekedi, a en effet nommé un gouvernement entièrement acquis à sa cause. Représentativité féminine : 27 %. Moyenne d’âge : 47 ans. Nouvelles figures : 80 %. Présenté après des semaines de tractations et de marchandages, le nouvel exécutif de « l’Union sacrée de la nation » compte quand même 56 membres dont 14 femmes. L’équipe sortante alignait 66 membres.
Le nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a présenté le programme de son gouvernement lundi 26 avril au Palais du Peuple, en vue d’obtenir son investiture. Construire un État fort, prospère et solidaire entre 2021 et 2023, c’est le titre de ce programme de 64 pages déposé le 20 avril dernier au bureau de l’Assemblée nationale. Il s’appuie sur 15 piliers et 62 axes, déclinés en actions à mener. Aucune n’est chiffrée et il est souvent question de donner des moyens.
Pour 2021 un petit budget de moins de 7 milliards de dollars pour un très grand pays.
Donner des moyens à la police et à l’armée pour lutter contre les groupes armés. Aux provinces défavorisées avec la mise en place d’un mécanisme de répartition des recettes. Aux magistrats pour les motiver à travailler en dehors des grandes villes avec une prime de brousse. Dans ce programme, le gouvernement Lukonde se donne aussi pour mission d’organiser le recensement de la population et toutes les élections comme prévu en 2023, y compris les élections locales jamais organisées. La réhabilitation de certaines infrastructures est annoncée comme celle des aéroports de Mbuji Mayi, Kisangani, Kindu et Kinshasa.
Bref, des moyens, il en faudra pour réaliser ce programme et quelques mesures sont prévues pour améliorer les recettes du pays, comme l’unification des régies financières, l’informatisation de la chaîne de recettes, la rationalisation des exonérations ou encore la réforme de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes.
Faire plaisir à tout le petit monde politique
Des proches des anciens opposants Moïse Katumbi et JP Bemba occupent des postes stratégiques. C’est le cas d’Ève Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC) de M. Bemba, qui est nommée ministre de l’Environnement avec rang de vice-Premier ministre. Lors des prochains sommets contre le réchauffement climatique, Mme Bazaiba aura la charge de monnayer le rôle de la RDC, qui abrite une bonne moitié de la forêt du bassin du Congo.
C’est également un proche de Jean-Pierre Bemba membre du MLC qui prend le ministère de la Santé, Jean-Jacques Mbungani. Un poste important dans un pays traversé par de multiples épidémies : Covid-19, tuberculose, malaria, etc. Christophe Lutundula, un partisan de Moïse Katumbi, a été nommé au ministère des Affaires étrangères. Christian Mwando, un autre lieutenant de l’ancien gouverneur du Katanga, a pris le ministère du Plan.
Sur un autre plan, le président resserre son emprise sur l’appareil sécuritaire : le ministre de la Défense est un général-médecin à la retraite, Gilbert Kabanda, proche du président, et celui de l’Intérieur est Daniel Aselo Okito, secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel. Les ministères des Finances et de l’Enseignement sont également confiés aux partisans du chef de l’État. Le parti de Vital Kamerhe, ex-directeur de cabinet du chef de l’État condamné à 20 ans de prison dans une affaire de corruption, conserve l’important ministère du Budget et celui des Affaires foncières.
Des transfuges de la « Kabilie » – le nom donné aux proches de l’ex-président Joseph Kabila – sont récompensés. Leur chef de file Jean-Pierre Lihau est désigné ministre de la Fonction publique avec rang de vice-Premier ministre.
Une transhumance coûteuse
Le retard enregistré pour la formation du gouvernement Sama Lukonde est essentiellement dû à l’incurie, l’insouciance, l’irresponsabilité et la gourmandise de la plupart des politiciens ayant adhéré à l’Union sacrée de la nation. En tout cas, le temps pris pour nommer ce gouvernement a fortement impacté les populations. À première vue, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a, dans un rapport publié fin mars, alerté sur le problème que posait la prise en charge par le Trésor public de deux Premiers ministres au moment où le pays n’a pas les moyens. « Près de 4,5 millions de dollars ont été dépensés en deux mois, soit de janvier et février 2021 pour les deux premiers ministres – dont Sylvestre Ilunga destitué par l’assemblée et qui assume les affaires courantes en attendant l’investiture de son successeur, Sama Lukonde, par le parlement. Ajouter le mois de mars en raison d’un paiement mensuel de 2,5 millions de dollars, le montant de 7 millions de dollars sera atteint, un paiement pour rien », s’est indignée cette organisation en charge du contrôle des finances publiques.
Outre ces dépenses inutiles qu’a occasionnée l’absence du gouvernement, il faut signaler la flambée des prix des denrées de première nécessité dans les marchés, des mouvements des grèves annoncées dans le secteur de l’éducation et de la diplomatie, car la quasi-totalité des chancelleries congolaises à travers le monde connaissent des arriérés. La situation sociale n’a pas été épargnée non plus. Les prix des produits ont doublé voire triplé sur le marché.
Un exemple de corruption chronique
Le ministre sortant de l’Enseignement de la République démocratique du Congo a été arrêté à Brazzaville à la demande de Kinshasa qui l’accuse de détournement de fonds. Willy Bakonga a été débarqué mardi soir d’un vol d’Air France en partance pour Paris, à la demande de Kinshasa qui sollicite son extradition. Ancien ministre des Sports sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila, M. Bakonga occupait depuis août 2019 le portefeuille de l’Enseignement primaire et secondaire de la RDC dans l’équipe gouvernementale démissionnaire de Tshisekedi. Le directeur du service de paie des enseignants et le secrétaire général du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire ont été condamnés le 25 mars à 20 ans de prison pour détournement de fonds. En conséquence, la Banque mondiale a suspendu en février un financement de 100 millions de dollars en faveur de la gratuité de l’enseignement promise par Tshisekedi.
Mais l’essentiel est ignoré
Ce nouveau gouvernement doit désormais relever des défis herculéens : main mise du Rwanda sur l’armée et l’administration du pays, manœuvres américaines ayant pour but la balkanisation du pays, massacres quotidiens de civils dans l’Est, lutte contre la corruption, recettes fiscales dérisoires pour des besoins immenses pour l’instant largement assumés par les « partenaires » et « bailleurs » de la RDC…
La RDC est déstabilisée dans sa partie orientale depuis près de trois décennies. Une centaine de groupes armés y sont actifs, dont les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé prétendument musulman (sans preuve) d’origine ougandaise, ayant fait souche dans la région de Béni et aujourd’hui particulièrement meurtrier. Mais cela n’empêche pas Félix Tshisekedi de se rendre au Qatar pour signer des accords portent notamment sur la protection des investissements massifs attendus entre le Qatar et la RDC, la modernisation et le développement des infrastructures aéroportuaires, portuaires. Qatar, l’argentier numéro 1 du terrorisme mondial. Rappelons que le groupe armé ADF, le plus meurtrier parmi les 122 répertoriés dans l’Est de la RDC, vient d’être placé par les États-Unis sur la liste des « groupes terroristes » affiliés au groupe État islamique (EI) et que depuis le début de l’année, quelque 200 personnes ont été tuées par les membres présumés des ADF dans la région de Beni et au sud de l’Ituri, selon un décompte des Nations unies.
Si le nom de Beni est le symbole de la violence des groupes armés dans le Nord Kivu, il porte dans le Sud Kivu le nom de Minembwe, un plateau très riche en Or. Les congolais ont maintes fois alerté sur le rêve du Rwanda d’y voir la réédition de l’effet Kosovo avec l’aide des Nations Unies. Depuis quelques années déjà sont dénoncées la tentative de création d’une enclave rwandaise en RDC peuplée et géré par des Banyamulenges, tribu inventée en 1976 par Mr Gisaro Muhozi pour les populations rwandaises arrivées par vagues successives depuis 1959 et celles qui y sont installées par des milices rwandaises et qui revendiquent les terres traditionnelles de leurs tribus d’accueil.
Alors que les congolais qui l’exigent, attendaient du nouveau gouvernement Sama Lukonde, l’annulation du décret frauduleux du Premier Ministre Matata Ponyo créant la commune rurale de Minembwe, sans l’aval de l’assemblée provinciale du sud Kivu, qui s’en était opposé, comme l’exige la constitution, leur inquiétude se confirme avec la nomination de Mr Alexis Gisaro, fils de l’inventeur de la tribu moderne Banyamulenge, au poste de Ministre des infrastructures et l’accord signé par Président Felix Tshisekedi pour l’arrivée de l’armée kenyane.
Les congolais aspirant à la paix à l’Est, ne semblent pas convaincus par la solution proposée et soupçonnent cette armée kényane de venir prêter main forte à une armée congolaise FARDC infiltrée par des rwandais dont les officiers ont été placés à des postes stratégiques de commandement, pour affronter efficacement des groupes armés Maï-Maï, défenseurs des tribus autochtones qui empêchent la réalisation d’une balkanisation de la RDC dénoncée depuis bien longtemps.
Il sera important d’observer la gestion de cette affaire Minembwe pour comprendre si Felix Tshisekedi reste au service du Rwanda qui avait autorisé Joseph Kabila de le nommer au poste de Président, comme l’affirment plusieurs voix importantes du pays.
Une justice impuissante
Cité avec insistance dans l’affaire Chebeya, l’activiste des droits de l’homme assassiné avec Fidèle Bazana le 1er juin 2010, le général John Numbi Tambo cet ancien inspecteur général de la police nationale est invisible depuis de nombreux jours. Plusieurs sources dans le Haut-Katanga affirment qu’il a quitté le pays pour se réfugier à l’étranger (Zimbabwe). Il a toujours clamé son innocence. Mais l’affaire est aujourd’hui relancée avec l’arrestation, l’année dernière, du colonel Christian Kenga Kenga et, en février, de Jacques Mugabo, deux fugitifs condamnés par contumace dans l’affaire Chebeya, ainsi que par le témoignage de deux autres policiers qui ont reconnu leur participation à l’opération.
Le rapport Mapping, publié en 2010, documente plus de 600 incidents de violations graves des droits humains et du droit humanitaire international commises en RD Congo entre mars 1993 et juin 2003, notamment des massacres, des violences sexuelles, des attaques contre des enfants et d’autres exactions graves. Les recommandations du rapport, notamment la mise en place d’un mécanisme judiciaire chargé d’enquêter sur les crimes documentés et d’engager des poursuites, n’ont pas encore été mises en œuvre. Les troupes gouvernementales ont également joué un rôle majeur dans les violences récentes, des officiers présumés coupables d’exactions occupant toujours des postes de haut niveau dans la chaîne de commandement. Les récentes atrocités et violences à grande échelle ont également causé d’immenses souffrances ailleurs dans le pays, notamment dans la région du Kasaï, dans le centre, et dans le territoire de Yumbi, à l’ouest, et tous ces crimes, à quelques exceptions près, restent impunis.
Au fil des ans, des chefs de guerre impliqués dans des exactions ont été intégrés dans l’armée, la police et les services de renseignement congolais. Certains ont également été promus et nommés à des postes politiques clés, tout en restant impliqués dans les exactions et en profitant de l’économie de guerre. Les troupes congolaises utilisent souvent des groupes armés auteurs d’exactions comme forces auxiliaires, tandis que des gouvernements étrangers ont apporté leur soutien à des milices rebelles responsables d’abus, en toute impunité. Des groupes armés et des milices contrôlent toujours des pans entiers du territoire, harcelant les civils et leur imposant des « taxes », parfois avec l’aval des soldats gouvernementaux.
Des efforts ont été faits pour enquêter et poursuivre les crimes graves au niveau national au cours des dix dernières années, principalement par le biais de tribunaux militaires, et des améliorations notables ont été constatées dans la conduite de certaines procédures. Toutefois, ces efforts sont restés disparates et inadéquats au regard de l’ampleur des crimes.
La contribution de la Cour pénale internationale (CPI) – dont la compétence ne concerne que les crimes graves commis après le 1er juillet 2002 – à la lutte contre l’impunité en RD Congo a également été limitée. La CPI a condamné trois anciens chefs rebelles pour des atrocités commises en Ituri de 2002 à 2003, mais les affaires concernant la RD Congo n’ont pas permis d’aborder la question de la responsabilité des hauts responsables politiques et militaires.
Tshisekedi a promis à plusieurs reprises de rétablir la justice et l’État de droit. Pourtant, depuis son entrée en fonction il y a plus de deux ans, il n’a toujours pas défini les mesures concrètes que son administration entend prendre pour mettre fin à l’impunité et aux cycles de violence. Son gouvernement précédent, dirigé par l’ancien Premier ministre Sylvestre Ilunga, a travaillé sur deux propositions de décret de justice transitionnelle qui se concentraient uniquement sur des initiatives non judiciaires et n’ont pas réussi à combler le déficit de responsabilité omniprésent en RDC. Le nouveau gouvernement a annoncé devant 50 associations qu’il devait rendre justice et accorder des réparations aux victimes et à leurs familles et mener à bien l’assainissement (vetting) et les réformes du secteur de la sécurité attendues depuis si longtemps. Mais les efforts de justice transitionnelle ne seront crédibles que s’ils incluent et accordent la priorité à la responsabilité pénale pour les crimes graves, conformément au droit international, ce qui est loin d’être acquis.
Le pillage des ressources continue
La plateforme « le Congo n’est pas à vendre » vient de publier un rapport d’une dizaine de pages « Yabiso, le parapluie de Dan Gertler ».analysant le projet Yabiso de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, à nouveau sous sanctions américaines. Celui que l’on surnomme l’ami de Joseph Kabila a proposé aux investisseurs congolais d’acquérir jusqu’à 30% des royalties de Metalkol, le super-projet minier de Kolwezi, il se dit même prêt à leur prêter une partie de l’argent. Pour le Congo n’est pas à vendre, cette offre est un piège. L’objectif serait de blanchir l’homme d’affaires et ses transactions opaques…
Pour « le Congo n’est pas à vendre », le plus grave, c’est que Dan Gertler s’octroie des recettes qui auraient dû rester propriété de l’État. Avec les seuls royalties de Metalkol, l’homme d’affaires israélien pourrait toucher jusqu’à 20 millions de dollars par an pendant quinze ans, selon cette plateforme. Selon leur contrat de vente, il n’a payé à la Gécamines que 55 millions de dollars pour les acheter. Le milliardaire israélien assure lui avoir déboursé 83 millions en total, ce qui inclut le paiement de certaines dettes contractées par l’entreprise minière d’État…
Mais Dan Gertler n’a pas acquis que ces royalties-là, pointe ce rapport. Il a aussi acquis ceux de KCC et Mutanda. Le tout sans appels d’offre. À travers ces trois projets miniers qui sont parmi les cinq plus importants du pays pour ce qui est du cuivre et du cobalt, Dan Gertler touche plus de 200 000 dollars par jour, toujours selon la plateforme citoyenne.
À lui seul, l’homme d’affaires israélien gagne deux fois plus d’argent que ce que l’État investit aujourd’hui dans le Fonds minier pour les générations futures. Pour le Congo n’est pas à vendre, l’offre de partage de richesse fait par Dan Gertler est d’abord très réduite, elle porte sur 7% seulement de l’argent qu’il touche pour ces royalties, mais surtout elle pourrait être une manière pour Dan Gertler de se protéger contre d’éventuelles enquêtes, en s’associant à un nombre important d’investisseurs congolais.
Ceci n’est qu’un exemple visant à illustrer le pillage des ressources de la RDC et la complicité de ses élites.
Une société civile active en lutte pour une dépolitisation de la Céni
L’Église catholique suit de près les débats au sein du Parlement autour de la nouvelle loi relative à la Commission électorale. Comme beaucoup d’organisations de la société civile, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) souhaite une dépolitisation complète du bureau de la Céni. L’abbé Nsholé est le secrétaire général de la Cenco. « Ce qui nous inquiète le plus, c’est la tendance à revenir à une Céni politisée. Les différents regroupements de la société civile intéressés à la question ont eu des séances de travaux de forum de mise en commun, et c’était clair que la majorité a souhaité une Céni dépolitisée, et le chef de l’État aussi avait aperçu ces messages, ces préoccupations, il en a fait une de ses promesses lors de consultations. Alors à l’allure où vont les choses sur les débats dans le parlement, on est quand même inquiets que ceux qui ont milité pour le changement, ceux qui ont donné les garanties de changement, viennent avec des propositions qui nous feraient retourner en arrière. »
Une opposition en lambeaux qui se tourne vers la justice internationale
Lamuka a désormais deux coordonnateurs ! L’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, et Moïse Katumbi en coalition avec le président Félix Tshisekedi depuis fin 2020 prétendent tous deux reprendre la coalition des mains de son allié Martin Fayulu. En RDC, Adolphe Muzito et Martin Fayulu, deux des leaders de la plateforme politique Lamuka, s’entendent sur un point, celui de soutenir la demande d’un tribunal international pour la RDC. Ils l’ont dit dans une déclaration faite mardi 13 avril à Kinshasa. Exacerbée par la situation sécuritaire dans la partie est du pays, la fraction de Lamuka qui reste dans l’opposition au pouvoir actuel, s’est adressée directement à la communauté internationale pour lui demander mettre en place une cour internationale pour le Congo. Adolphe Muzito : « Nous sommes occupés, dominés, exploités par les forces extérieures qui pillent nos richesses et nos dus. Alors pour faire oublier ça, on instrumentalise la population en opposant les ethnies les unes contre les autres. Face au massacre de nos populations à l’est du pays, les pillages de nos ressources, le dépeuplement de nos populations et les remplacements par les populations pays voisins, la communauté internationale ne peut pas nous dire aujourd’hui 20 ans après qu’elle ne connait pas, qu’elle ne sait pas qui tue à l’Est du pays, qui pille, qui sont derrière, qui oriente, qui instrumentalise et qui bénéficie de ces pillages, de ces tueries. » Il explique pourquoi la solution doit venir d’une cour internationale pour lui et Martin Fayulu : « Voilà pourquoi Lamuka dit aujourd’hui que : « trop c’est trop », il faut que la communauté internationale s’implique, que l’ONU s’implique, que le Conseil de sécurité pointe du doigt, parce qu’elle connaît à travers ses rapports, elle connaît qui sont ces auteurs. Que les sanctions soient prises, que le responsable soit puni, mais tout ça à travers la cour internationale pour les Congolais. »
Les progressistes congolais semblent aller dans le sens d’une conférence internationale qui permettrait à l’ensemble des acteurs régionaux et internationaux de s’exprimer et aux congolais de reprendre espoir.
Le Parti de Gauche dénonce cette fausse union sacrée constitutive d’un gouvernement de seconds couteaux autour d’un président dont l’agenda n’est pas clair et les intentions encore moins sauf celles de ne rien faire face aux manœuvres de balkanisation si ce n’est de dépeçage du pays et d’abandon de ses richesses à des opérateurs privés pendant que le peuple souffre.
Le Parti de Gauche soutient les progressistes congolais dans leur recherche d’une solution consistant à internationaliser la question du devenir de ce pays où trop d’acteurs étrangers se croient autorisés à intervenir à leur guise afin de le déstabiliser complètement. Les amitiés étranges de Macron avec le régime dictatorial rwandais pouvant apparaître comme une complicité dans le jeu actuel de déstabilisation du pays afin de mieux prendre sa part, la vigilance s’impose.
Pierre Boutry