Par toutes ses déclarations depuis 2015, le régime Kabila menace de mettre le feu à la RD Congo, si le peuple refusait son dialogue et en définitive, si le troisième mandat lui était rendu définitivement impossible.
Oubliant que le 04 janvier 1959 le peuple congolais n’avait attendu aucune une communauté internationale pour se soulever contre l’arbitraire colonial, le groupe des Dialogueurs devra s’attendre à des conséquences fâcheuses, tant la détermination du peuple congolais monté à bloc ne fait aucun doute. La popularité apparente de l’UDPS Tshisekedi qui se comporte en chef incontesté de l’opposition compromet son avenir, tant le peuple devenu très vigilant et bien informé attend son heure pour faire payer toute compromission.
- Pour répondre à l’UDPS Tshisekedi favorable à son dialogue qui réclamait un médiateur international, il fallait mettre la main sur EDEM KODJO « le facilitateur », dont la fidélité au régime d’Eyadema est une indication de la compétition des malins et rusés dans ce forum de Kinshasa.
- Comme Il fallait des partis d’opposition, le président Kabila qui possédait déjà une opposition « républicaine » a jeté tout son dévolu sur L’UDPS Tshitshi pour en faire son interlocuteur privilégié. Le gros lot comme au loto l’UDPS Tshisekedi tournant autour du pot a fini par permettre la ténue de ce Dialogue dont elle partage la responsabilité avec la président Kabila.
- Comme Il fallait une société civile, le régime s’est arrangé avec ceux qui rêvaient de se faire inviter à table, les clients étant quelques représentants de nouvelles églises et ONGs créées pour les besoins politiques.
- Comme Il fallait la diaspora, des démarcheurs zélés envoyés aux quatre coins du monde ont réussi à recruter des participants, généralement personnes au faible engagement attirés par le pouvoir et pressés par l’appât du gain.
Si un Dialogue vise la résolution d’un problème dont la solution est jugée compliquée à trouver, les éléments ci-dessous indiquent bien que le dialogue de Kabila ne vise que son maintien au pouvoir, le temps de faire passer la pression de l’actuelle administration américaine.
Le principe de dialogue.
Le dialogue permet de régler un conflit dont le sujet est défini d’avance avant sa convocation or ici c’est à une commission préparatoire qu’il est demandé de déterminer les questions à traiter. Cet absence de feuille de route préalable est une preuve de plus que ce dialogue est une escroquerie organisée par les hommes du Président Joseph Kabila, qui ne sont autres que ceux là mêmes qui jadis avec Mobutu avaient œuvré pour l’échec de la conférence nationale souveraine en 1990.
Elections apaisées pour éviter les protestations comme en 2011.
En 2011, les troubles ont été le fait des forces de répression que le régime avait utilisé pour imposer ses résultats, reconnus non conformes à la vérité par l’église catholique l’observateur la plus l’important du scrutin et par la majorité populaire congolaise. Si celui qui organise les élections accepte la transparence tout long du processus, en laissant libre les médias, la presse, les communications téléphonique et n’impose pas des résultats à la CENI peut apaiser on ne voit pas pourquoi les choses se passeraient pas comme au Benin. Le congolais est un peuple pacifique, si le régime copie l’exemple béninois, les élections seront apaisées en RD Congo.
Menace sur la limitation des mandats avec les exemples récents.
Comme si le Benin, le Sénégal, le Ghana et le Burkina Faso ne faisaient pas parti de l’Afrique, le Burundi le Rwanda, le Congo Brazzaville et la RD Congo ont décidé de lancer le défis de la transformation des constitutions sous prétexte de démocratie à l’Africaine, pour répondre aux exigences du Président OBAMA qui s’est posé en défenseur des progrès politique en Afrique. Par guerre d’interprétations et usage des forces armées Nkurunziza, Kagamé et Sassou ont réussi à se maintenir sous le regard de l’ONU, de l’UA et de la France murées dans le silence dès que le mal était accompli. Le mode opératoire désormais bien connue attend son application en RD Congo.
L’UDPS Tshisekedi pour légitimer le dialogue.
Conscient du rejet de son dialogue par l’opposition, le régime Kabila a jeté tout son dévolu sur l’UDPS Tshisekedi, et réussi à en faire une affaire de cette UDPS et la MP. Cependant l’UDPS Tshisekedi devrait se souvenir de ses mésaventures de la conférence nationale, avec un président Mobutu qui devait régner sans gouverner. Sa confiance au principe du premier ministre venant d’une famille politique autre que celle du président de la république avait prolongé le régime Mobutu jusqu’à l’arrivée de l’AFDL. On ne peut s’empêcher de constater la répétition des années 90’, dans le glissement du régime Kabila.
Rôle de L’UDPS Tshisekedi dans la démobilisation du peuple
A cause de sa gestion propagandiste et sa navigation à vue le régime Kabila se retrouve sous la pression d’une majorité populaire fatiguée par la famine, la maladie, côtoyant la mort à tout instant et laissée sans perspective d’avenir, qui ne jure plus que par son départ. La division de l’opposition créée par l’UDPS n’est pas innocent, il faut ainsi comprendre qu’il a accepté la mission de désamorcer la pression populaire contre le régime. Son choix de la démobilisation rappelle son appel à ses militants contre le soulèvement du 19 au 21 janvier 2015. C’est seulement en constatant la réussite du mouvement sans lui que Mr Tshisekedi va déclarer que « puisque l’UDPS est pour le peuple, elle se met derrière ce peuple qui s’est soulevé » ce rattrapage ne pouvait tromper aucun observateur averti.
La pétition des députés de la MP.
En accusant le conseil sécurité de l’ONU de vouloir créer la confusion, alors que celui-ci exige simplement les élections dans les délais constitutionnelles en novembre 2016, Mr Raymond Tshibanda a déclaré en d’autres termes que le glissement est déjà consommé, le Dialogue n’étant qu’un moyen d’y parvenir. En observant toutes les tentatives : le livre de Evariste Boshab, le vote de la loi électorale du 17 janvier 2015, la pétition Mashala, le Kabila désir de Kin-Kie Mulumba etc. et enfin la pétition les députés de la MP au conseil constitutionnelle pour l’interprétation de l’article 70, c’est le maintien de Joseph Kabila en place s’il n’organise pas les élections à la date prévue qui se prépare.
EDEM KODJO de la dictature togolaise à la facilitation en RD Congo.
En se contentant d’exiger la présence d’un médiateur international ONU ou UA, lorsqu’il a mordu à l’hameçon du dialogue, l’UDPS Tshisekedi ne devait pas ignorer que le régime avec les énormes moyens de l’Etat qu’il contrôle n’aurait aucun mal à se payer une personnalité avec le mandat de l’UA ou de l’ONU. Néanmoins une personne incontestable comme les anciens présidents modèles ayant passé la main démocratiquement pouvait plus inspirer confiance, à la place d’un Mr EDEM KODJO façonné par le système Eyadéma, l’une des dictatures les plus féroces du continent africain. Lorsqu’on découvre la présence de ce même Mr EDEM KODJO à l’investiture de Sassou Nguesso, on ne peut que s’interroger sur ce qu’il prépare pour octroyer à travers son Dialogue une nouvelle légitimité à Joseph Kabila.
L’opposition face à deux voies : Congo-Brazzaville ou Burkina-Faso.
Au Congo Brazza, l’opposition comptait sur le soutien de la France en qui elle fondait beaucoup d’espoir, pendant qu’elle réussissait une forte mobilisation populaire. Il a fallu une simple déclaration du président français en faveur de Sassou sur le référendum constitutionnel pour démobiliser la population et voir l’opposition baisser les bras. Revoici donc Sassou réinstallé par le sang, accompagné par un silence de la France qui peut être qualifié de consentement.
Au Burkina Faso le peuple a pu vaincre Blaise Compaoré grâce à l’engagement de l’opposition qui a su rester unie ne comptant que sur ses moyens propres, consciente que les acteurs extérieurs sont guidés par leurs propres intérêts. Malgré quelques manifestations de soutien à l’extérieur, la société civile a fait confiance en elle-même avant tout. Ainsi le silence de la France n’a pu avoir aucun effet sur les masses révoltées qui sont restées plutôt galvanisées. La France s’est contentée d’aider Blaise Compaoré à quitter Ouagadougou quant tout était fini pour lui.
L’alternance en RD Congo passe par la voie de la confiance au peuple lui-même indiquée par le peuple du Burkina -Faso, sans rejeter les soutiens extérieurs qui se manifesteraient. Rechercher le pouvoir à l’extérieur est improductif car le risque de mise sur la balance des intérêts entre le régime actuel et un futur pour connaitre ceux qui vendraient moins cher le pays est très important. Loin de négliger les contacts diplomatiques, les visites ininterrompues des opposants dans des cabinets de Paris, Washington et Londres desservent leurs auteurs, l’opposition et le lutte actuellement engagée. Conforter la société civile qui est la réelle émanation du peuple doit être une priorité, comme a su le faire le peuple burkinabé.
Dialogue vers un échec annoncé, c’est LE TEMPS DU PEUPLE.
Le décor étant planté, sûr d’obtenir le glissement qu’il recherche, Joseph Kabila entend négocier avec la future administration des Etats-Unis post OBAMA, la modification de la constitution afin de rendre illimité le nombre de mandat présidentiel, ainsi que l’élection du président par le mode indirect c’est-à-dire par l’assemblée nationale.
Conforté et assuré par le silence et l’immobilisme de l’UA et l’ONU par les cas du Rwanda, Burundi et Congo Brazzaville, joseph Kabila est convaincu que sa répression de la contestation populaire se passera sans pression surtout de la France et sans effet sur son régime.
Face à la catastrophe annoncée, nous conseillons au président KABILA de s’engager dans la voie de la démocratie pendant qu’Il en a encore le temps:
- En annonçant solennellement qu’il quittera son poste le 19 décembre 2016,
- En annonçant la requalification de la CENI,
- En annonçant le démarrage de l’enrôlement des électeurs
- En annonçant le retour des présidentielles à deux tour et à la date du 27 novembre 2016
- En annonçant le déblocage des fonds pour cette organisation.
Il doit être conscient que le peuple est prêt au soulèvement qui sera d’une telle importance que ni les chars et autres moyens de ses services de répression ne sauront le contenir. Lui et son régime devraient se surpasser et comprendre que LE TEMPS DU PEUPLE EST ARRIVE pour l’ALTERNANCE 2016, pour éviter d’être emportés par une vague populaire qu’ils ne soupçonnent pas.
Christophe MASAMBA, 21 avril 2016.