D’un côté Macron s’empresse d’aller faire l’accolade à un putschiste, fils de dictateur, désireux d’imposer la loi de son clan et il trouve cela tout à fait normal ; de l’autre il condamne un autre putschiste qui prétend lui défendre la démocratie et changer le cours des choses dans son pays.
C’est que le fils Déby a tout pour plaire à Macron et à l’armée française qui sont sûrs qu’avec lui rien ne changera et que la France pourra continuer à exploiter le terrain d’entrainement tchadien et bénéficier des forces supplétives que ce pays fournit régulièrement.
Il n’en est pas de même avec le président autoproclamé du Mali, Assimi Goïta, putschiste récidiviste certes, mais politique prudent cherchant à impliquer le principal regroupement des forces d’opposition à savoir le MI5-RFP dans la recherche de solutions afin que ce malheureux pays sorte de cette guerre fratricide sur fond de trafics et de terrorisme dûment entretenus par des groupes qui profitent du chaos ambiant.
Macron ne peut supporter qu’un pays africain cherche à résoudre ses problèmes par lui-même et au lieu de patienter et d’accompagner, il joue à l’offensé en faisant cesser de façon abrupte et non programmée la collaboration militaire avec le Mali. Certains disent que c’est habile de sa part et qu’il a trouvé là le prétexte qu’il cherchait désespérément pour retirer les troupes au sol. Ce cynisme nous le condamnons. On ne laisse pas tomber un pays ami, on doit au contraire tout faire pour qu’il s’autonomise et recouvre sa souveraineté.
Macron ne retient aucune leçon même pas celle facile à comprendre de la République Centrafricaine tombée aux mains des russes par abandon. Macron devrait entendre la voix du peuple malien uni dans son destin et qui en a assez de ces années de guerre menées par des régimes corrompus et soutenus par les gouvernements français successifs. Alors, si souvent Macron varie, qu’au moins pour une fois il varie dans le bon sens.
Pierre Boutry