Le parti CNDD informe la communauté nationale et internationale qu’une vague
d’arrestations de ses militants politiques est en cours dans les provinces du Sud du
pays à savoir Bururi, Rumonge, Makamba.
Les faits
1. En effet, depuis longtemps, un climat de terreur a toujours régné sur ces
provinces que le pouvoir considère comme bastion de l’opposition hutu et tutsi
ensemble. Des actes de vandalisme organisés par le service national des
renseignements (ou documentation), la police et les jeunes imbonerakure se sont
toujours observés dans cette région dont la population avait toujours résisté aux
manipulations ethnistes et régionalistes du régime de facto de Bujumbura.
2. Dans leur comportement habituel d’organiser toujours la confrontation, les jeunes
imbonerakure en collaboration avec la police ont toujours continué de provoquer
des citoyens paisibles les rendant vulnérables à l’insécurité et à d’autres
traitements humiliants et dégradants. Cela a poussé une grande partie de la
population à abandonner leurs biens et fuir vers les pays voisins surtout vers la
Tanzanie. Ainsi dans l’espace d’un mois au moins dix mille personnes ont rejoint les
camps de réfugiés de l’Ouest de la Tanzanie selon le HCR. C’est ainsi que la
Tanzanie abrite aujourd’hui plus de 200 000 réfugiés majoritairement en provenance
de ces trois provinces du sud du pays.
3. Depuis une semaine, les forces de sécurité avec leurs acolytes miliciens
imbonerakure viennent de provoquer un mouvement de panique au sein de la
population et surtout des membres du CNDD par la chasse à l’homme organisée à
leur endroit. Ils ont arrêté un nombre impressionnant de responsables du parti dans
cette zone.
4. Tout a commencé avec l’arrestation de Nishimwe Vianney, responsable de la
jeunesse du CNDD (Jeunesse Panafricaine pour la Démocratie-JPD) dans les
circonstances encore mal élucidées sous le prétexte fallacieux que ce jeune militant
voulait organiser l’attaque du camp militaire de Kayogoro. Ce montage grossier ne
tient pas debout parce que la police l’a arrêté sur simple dénonciation des
imbonerakure et n’a présenté aucune preuve des allégations qu’elle avance. Le
simple fait d’appréhender le responsable des jeunes JPD a suffi pour donner à leur
montage la connotation de préparatifs d’une attaque sur camp militaire. Par
ailleurs, cela a suffi également pour opérer des rafles des innocents dans les
provinces ci-haut mentionnées.
5. Des éléments de la police et de l’armée se sont directement lancés à la
poursuite du représentant provincial du parti en la personne d’Amani Masumbuko.
Ils ont fouillé de fond en comble sa maison et il a été obligé de sauver sa vie en se
mettant à l’abri. Dans cette opération ils ont saisi la liste de toute la hiérarchie
politique des militants du CNDD dans la province de Makamba et maintenant s’en
servent pour arrêter tout le monde.
Position du CNDD
1. Le CNDD dénonce les machinations sans fondements qui ont toujours caractérisé
le régime de Nkurunziza dont l’objectif est de faire disparaître toute voix
discordante. Par ailleurs le CNDD demande à ce régime d’arrêter immédiatement
ces manoeuvres qui visent non seulement à déstabiliser le peu des partis
politiques de l’opposition qui reste, mais surtout à faire table rase de tous ceux
qui s’opposent à leur politique d’iniquité.
2. Le CNDD exige la libération immédiate de ses militants arrêtés sur de simples
dénonciations mensongères des miliciens imbonerakure.
3. Le CNDD dénonce une justice inféodée au régime de Nkurunziza, une justice dont
les magistrats reçoivent les ordres des gouverneurs de provinces, eux-mêmes
recevant les oukazes des miliciens imbonerakure.
4. Le CNDD demande au gouvernement de facto de Bujumbura de mettre fin à la
crise politique actuelle par la voie de dialogue avec l’opposition sans condition.
Rappelons que cette crise grave créée et entretenue par le régime de Bujumbura a
plongé le peuple burundais une fois de plus dans une misère innommable.
Fait à Bujumbura, le 13 décembre 2016
Léonard Nyangoma, Président du CNDD