BENIN : bonnet noir, noir bonnet

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Au Bénin 4,7 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes le dimanche 20 mars pour le second tour de l’élection présidentielle. Ils devaient choisir entre le Premier ministre Lionel Zinsou et l’homme d’affaires Patrice Talon, pour succéder à Thomas Boni Yayi, qui achève son deuxième mandat. Lionel Zinsou, est arrivé en tête du premier tour avec 27,11 % des suffrages devant Patrice Talon, arrivé en seconde position avec 23,52 % des voix, soit avec seulement 100 000 voix d’écart. Lors du premier tour, Lionel Zinsou était présenté par les media français comme le favori, mais l’élection restait ouverte. Aujourd’hui, le scénario s’est inversé et Patrice Talon a largement devancé son adversaire avec selon les premières estimations environ 65% des suffrages. Hollande, Fabius et la françafrique ont perdu leur pari d’imposer au peuple béninois un  financier libéral chantre de l’Afrique émergente,  un banquier que Hollande avait nommé début 2015 Président de la Fondation Africa France pour relancer l’emprise économique française sur le continent.

Mais n’allons pas croire que Patrice Talon soit l’homme qui va engager son pays dans une révolution éco-socialiste ! C’est un homme d’affaires ayant fait fortune dans le coton en usant de pratiques douteuses ; il est la quinzième fortune d’Afrique subsaharienne selon Forbes, ce qui lui a permis de financer deux campagnes de Boni Yayi avant d’être accusé d’empoisonnement par ce dernier. Celui qui se fait appeler l’homme de la rupture, a obtenu le soutien de tous ceux qui ont pesé sur le premier tour : le patron des patrons Sébastien Ajavon, le troisième homme, l’ancien directeur Afrique du FMI Abdoulaye Bio Tchané et l’ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki. Même le Parti Communiste du Benin a appelé à voter pour l’homme d’affaires selon la théorie de l’ennemi principal à savoir Boni Yayi et ses affidés. L’homme a promis qu’il ne ferait qu’un seul mandat s’inscrivant ainsi dans le processus démocratique à l’œuvre au Benin mais en dehors de ce respect du formalisme démocratique, qu’est-il permis d’attendre d’un tel profil dans un pays où la corruption règne en maître ?

L’Alliance des Forces Progressistes pour l’Afrique félicite le peuple béninois qui a su entre deux maux désigner le moindre et infliger aux suppôts de la françafrique une cuisante défaite.

L’Alliance des Forces Progressistes pour l’Afrique sera quoiqu’il arrive aux côtés des forces progressistes du Benin dans l’exercice de leur vigilance active face au nouveau pouvoir.

Vive la révolution citoyenne et souveraine africaine !

Pierre Boutry

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