CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC, ODHP, CCUMAB, CPCM, MFLPP
Tél : 97 98 35 65/ 96 32 47 09/ 95 28 42 01
RIPOSTE AUX PROPOS DU PRESIDENT EMMANUEL MACRON
Non Mr le Président, l’Afrique n’a pas besoin d’aumône mais de justice.
Devant la pandémie du COVID-19 et l’incapacité de beaucoup d’Etats du monde y compris les plus puissants à y faire face, devant les ravages et chaos économiques inéluctables qui s’annoncent déjà, Emmanuel Macron, Président de la France a déclaré le lundi 13 Avril: « Au-delà d’une ‘’refondation européenne’’ nous devons aussi aider nos voisins d’Afrique à lutter contre le virus plus efficacement en annulant massivement leur dette. Nous ne gagnerons jamais seul ».
Fort bien ! Mr. Le Président ! En effet selon l’ONG britannique « JubileeDebtCampaign », sans l’effacement de la dette publique extérieure des pays africains, un effondrement économique de ces pays est inévitable. Car le remboursement de ces dettes engloutit en moyenne 13% des revenus de ces Etats. Et en effet, fin mars, les ministres africains des finances avaient demandé 100 milliards de dollars à la communauté internationale pour lutter contre le COVID-19, dont 44 milliards affectés au remboursement de leurs dettes et de leurs intérêts. (Le Journal Le Monde du 14 Avril 2020). Dans ce sillage, le FMI et la Banque Mondiale, les huissiers récupérateurs des dettes des pays pauvres déclarent « suspendre le remboursement des emprunts des pays les plus pauvres auprès des créanciers internationaux ».
Ainsi le Président français jouant comme toujours le « Bon Samaritain », appelle à « aider » l’Afrique. Ainsi généreusement vous venez pour sauver les pays africains en perdition, vous venez en Donateur d’Aumônes à des pauvres en péril tendant leurs mains à des voix secourables. Quelle hypocrisie ! Quel mensonge délibéré d’Etat dont la politique française, à travers moult gouvernements, est championne ! Politique que le ministre italien a si heureusement dénoncée il y a quelque temps.
Mais l’Afrique n’a pas besoin de cela. L’Afrique n’a pas besoin d’Aumône. L’Afrique a besoin de justice simplement. Les dettes publiques bilatérales d’Etat dont on parle, celles du Club de Paris, quelles sont-elles ? Des emprunts effectués sur nos propres sous volés et pour couvrir les prêts privés de pillage de nos ressources diverses par les grands groupes et monopoles des Grandes puissances et qui se retrouvent au Club de Londres. Venons-en à la France. La France garde les réserves monétaires des pays de la zone Franc sous séquestres de la Banque de France via le Trésor français, qu’elle place en spéculation sur le marché international des capitaux. Et lorsque les pays africains ont besoin de leurs sous, on le leur passe et ceci avec intérêts. La plus grande Arnaque mondiale !
Et ce n’est pas fini. La France par des accords secrets (pacte colonial) pille nos richesses minières (uranium, bauxite, pétrole, gaz, fer, manganèse et autres) et appauvrit ainsi les populations africaines. Peut-on comprendre qu’un pays comme le Gabon deux fois plus grand en superficie que le Bénin, huit fois plus grand que la Belgique et moitié de la France, avec des ressources minières nombreuses (uranium, manganèse, pétrole, gaz, fer, or, cuivre, zinc, etc.), des essences de bois rares, une façade maritime d’au moins 700 km, peut-on comprendre qu’un tel pays avec seulement 2 millions d’habitants puisse être pauvre et endetté ? On ne peut voir de tels scandales que sous les cieux des post-colonies françaises d’Afrique, des « Enclos coloniaux » français d’Afrique.
Non merci Mr le Président, l’Afrique n’a pas besoin d’Aumône ni d’Aide, l’Afrique a simplement besoin de Justice. Rendez- nous nous nos biens et nos richesses et nous nous développerons. De toutes les façons, la jeunesse africaine est debout pour arracher ses droits que vous le veuillez ou pas. L’Afrique n’a pas besoin de vos Aides empoisonnées et aliénantes. L’Afrique a besoin d’échanges justes et équitables.
Cotonou le 18 Avril 2020.
Le Groupe de Réflexion près la Convention Patriotique des Forces de Gauche