BURUNDI : spoliation et délire royal

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Nkurunziza continue sa dérive mystico-autocratique tant au niveau symbolique : il fait accompagner son nom et sa photo de l’expression Hangama ku ngoma – ganza sabwa. » pouvant signifier « Longue vie au Trône-Règne et sois imploré » , qu’au niveau matériel ainsi que l’ont opportunément décelé les panama papers dans leur volet africain, The plunder route to Panama, qui révèlent l’ampleur des détournements au profit de sa famille (plusieurs centaines de millions de dollars) en particulier via une société d’hydrocarbures. Il s’en prend maintenant aux biens des opposants !

La décision du 15 mai 2019 a en effet ordonné la saisie des biens meubles et immeubles de certains activistes de la société civile, journalistes et opposants politiques. Cette décision a été prise en violation du droit à la propriété pourtant garanti par la constitution burundaise et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Le Parti de Gauche déplore l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place pour des fins propagandistes et demande au gouvernement français d’user de son influence pour contraindre le Gouvernement du Burundi à arrêter ces actes de spoliation qui ne font que plonger le Burundi dans une situation tendue.

Pierre Boutry      Commission Afrique du Parti de Gauche

Nous publions ci-après la déclaration du parti CNDD concernant cette spoliation.

Démocratie, Dignité, et Prospérité – Demokarasi, Iteka n’Iterambere –
DECLARATION DU CNDD CONCERNANT LA RECENTE DECISION DE LA JUSTICE BURUNDAISE DE SAISIR LES BIENS DES OPPOSANTS.

A. Les faits.
1. En date du 15 mai 2019, la justice burundaise inféodée à l’oligarchie au pouvoir à Bujumbura a annoncé la saisie des biens mobiliers et immobiliers des opposants au régime actuel de NKURUNZIZA, notamment ceux accusés d’avoir joué un rôle dans la tentative du coup d’Etat du 13 au 14 Mai 2015 au Burundi. 2. Cette décision est prise au moment où l’affaire est encore pendante devant les tribunaux. Certains responsables politiques dont les biens ont été saisis n’ont même jamais comparu devant la justice. 3. La dite saisie a ignoré l’appartenance de ces biens aussi bien aux époux qu’aux épouses mariés sous le régime « de communauté des biens ». De surcroît, la saisie n’épargne même pas le domicile familial, et a comme conséquence de jeter dans la rue des mères et des enfants.

B. La position du parti CNDD
4. Le parti CNDD condamne l’instrumentalisation de la justice burundaise par le régime de NKURUNZIZA aux fins de règlements de comptes contre les opposants politiques. 5. Le parti CNDD condamne avec force la décision inique de saisie des biens des opposants politiques en violation de la loi ; et en jetant femmes et enfants dans la rue au mépris des principes de l’humanisme et du respect de la dignité de ces compatriotes. 6. Le parti CNDD constate pour le regretter que le régime de NKURUNZIZA imite dans ce cas d’espèce les funestes pratiques du tristement célèbre MICOMBERO. Le régime de cet ancien dictateur burundais avait usurpé les biens de ses victimes en 1972. Ceci avait conduit les signataires de l’accord de paix d’Arusha de prévoir une commission chargée d’étudier cette problématique, qui jusqu’à ce jour n’a pas épuisé les différends. 7. Le parti CNDD exige la restitution immédiate et sans condition des biens saisis, et demande au pouvoir CNDDFDD de prendre des mesures de décrispation pour créer un meilleur environnement politique et sécuritaire en vue de futures élections générales, notamment par la voie du dialogue et des négociations sans conditions avec l’opposition. 8. Le parti CNDD demande plutôt à la justice burundaise pour se distancier de l’oligarchie au pouvoir de se pencher sérieusement sur les nombreux cas de pillages des deniers publics dénoncés par Mme Nkurunziza Denise, épouse du président actuel autoproclamé et révélés dans le scandale de fuite de capitaux de « Panama Papers ». 9. Enfin, le parti CNDD demande au peuple burundais de rester vigilant, de poursuivre la résistance sans relâche et sans découragement avec détermination pour neutraliser l’oligarchie au pouvoir et pour ainsi créer les conditions, les fondements d’une démocratie complète.

Fait à Bujumbura, le 22 Mai 2019.
Léonard NYANGOMA, Président du Parti CNDD

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