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ALGERIE : 5 juillet 1962 – 5 juillet 2020 : Ach-Chaâb yurid al-istiqlal (Le peuple veut l’indépendance)

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Les Algériens de la diaspora relancent le Hirak

Le 5 juillet 2020, anniversaire de l’indépendance, une importante manif s’est déroulé à Paris, de la Bastille à la République, réunissant selon les organisateurs 15 000 personnes.

Les participants à la manif ont scandé les mots d’ordre du Hirak et notamment « dawla madaniya maççi askariya, maççi islamiya (ni État militaire, ni État islamique) ». et ont signifié fermement aux généraux qu’ ils exigent l’« État civil et non militaire » mais aussi, ce qui est nouveau : qu’ils ne veulent pas d’Etat islamique. Ils ont également scandé : Djazair houria wa demokratia (Algérie libre et démocratique) . Les manifestants ont arboré à la fois le drapeau national et le de drapeau amazigh.

Comme à Paris, la communauté algérienne de la région Montréal a célébré la fête de l’indépendance par une manif pour soutenir les militants d’opinion qui sont incarcérés par le pouvoir autoritaire ; ils ont également exigé l’abandon réel du système Bouteflika.

Roger Esmiol pour la commission Afrique du Parti de Gauche

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Communiqué : 5 juillet 1962 – 5 juillet 2020 : Ach-Chaâb yurid al-istiqlal
(Le peuple veut l’indépendance)

Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), le Réseau de Veille et de Défense des Libertés (RVDL) et la Coordination Nationale des Universitaires Algériens pour le Changement (CNUAC) ont rendu public un communiqué commun à l’occasion de la fête d’indépendance du 5 juillet.

Depuis le 5 juillet 1962, jamais le peuple algérien n’a exprimé avec autant de force et de détermination l’exigence de changement de la nature autoritaire, despotique et rentière du pouvoir. La rupture est désormais inéluctable pour l’avènement d’un État de droit qui consacre les libertés, la démocratie et la justice sociale.

Après 58 ans d’indépendance, la révolution du Hirak, née dans la douleur, est venue raviver l’espoir de tant de révoltes brisées, combien de fois confisquées, combien de fois opprimées dans le sang et l’injustice, combien de fois tuées dans l’œuf. Le mouvement populaire du 22 février 2019 a reconquis l’espace public et a libéré la parole muselée et la société de ses chaînes. Une nouvelle culture politique venait de naître dans la Silmiya, l’union et la solidarité.

Cette dynamique continue à émerveiller le monde entier par son caractère pacifique malgré la répression féroce d’un pouvoir de fait qui mise tout pour la survie du système. Renouant avec l’espoir et l’amour du pays, la jeunesse a fait du 5 juillet 2019 une véritable fête de l’indépendance, le premier anniversaire à être réellement célébré par le peuple depuis celui de 1962. Ceux qui battent le pavé ont retrouvé leur patrie, se sont réconciliés avec eux-mêmes, ont consolidé leur diversité et leur citoyenneté. Les marches, les pancartes, les chants, les slogans, les rencontres, les débats, les initiatives dans une explosion de potentialités créatives et révolutionnaires ont exprimé une volonté inébranlable au changement radical : Yatnahaw Gaâ.

Et nous voilà aujourd’hui après dix-sept mois de lutte, devant le même mépris, les mêmes récupérations, les mêmes propagandes, la même répression et les mêmes prisons d’un régime autiste. L’indépendance que nous vivons est une mystification qui interdit à la société de prendre en charge de façon autonome et diversifiée son destin politique. Le système en place fait miroiter l’illusion d’une Algérie nouvelle, sans l’ombre de nouveauté, reproduisant à l’identique les mécanismes qui ont conduit à l’insurrection citoyenne.

Après 58 ans d’indépendance, où en sommes-nous dans la réconciliation avec notre Histoire et notre identité dans sa pleine diversité ? Où en sommes-nous dans le développement économique et la justice sociale ? Où en sommes-nous des libertés démocratiques, des libertés individuelles et collectives, des libertés médiatiques de la presse, de la liberté d’expression et de l’exercice de la politique ? Où en sommes-nous de l’indépendance de la justice, de la séparation des pouvoirs ? Où en sommes-nous – en fin de compte – de la souveraineté du peuple ?

Après 58 ans d’indépendance, la clochardisation du pays se poursuit. Ceux qui se sont accaparés du pouvoir et des richesses ont mis l’économie à l’agonie.
L’exode des cerveaux et des compétences est en passe de vider le pays de son capital humain. Pendant que les intellectuels demeurent meurtris, les artistes maudits, les talents ignorés et les jeunes engloutis par la mer.

Aujourd’hui, le pouvoir est plus soucieux de se maintenir que de régler les problèmes du pays, l’opportunisme est à son comble, en situation de crise sanitaire, lorsqu’il s’agit de réprimer les hirakistes. Il se croit apte à bloquer le cours de l’Histoire et à détourner la révolution de son fleuve. Il ne semble pas comprendre que ce mouvement est profond et que les mutations de la société auront, inexorablement, à rendre inéluctable : l’État de droit.

La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et politiques, sans exception aucune, avec réhabilitation dans leurs pleins droits est une exigence incontournable.

L’arrêt immédiat de toute répression policière et des poursuites judiciaires contre tous les activistes est indiscutable.

Rien n’arrête un peuple dans sa marche résolue vers la liberté, plus rien ni personne ne l’empêchera de reprendre son destin en main. La clairvoyance et l’union de toutes les forces vives du pays sont plus que jamais nécessaires pour fédérer les énergies. Notre glorieuse histoire n’a de cesse de nous l’apprendre, chaque jour, chaque instant où une Algérienne, un Algérien crie : Ach-Chaâb yourid al-istiqlal, Djazair houira wa dimocratia. (Le peuple veut l’indépendance Algérie libre et démocratique)

Ce vent de liberté continuera à souffler et finira par triompher !
Vive l’Algérie libre et démocratique !
Comité National pour la Libération des Détenus
Réseau de Veille et de Défense des Libertés
Coordination Nationale des Universitaires Algériens pour le Changement

Le 5 juillet 2020

 

 

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