ALGÉRIE : pour le boycott des législatives

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé mi -février 2021la dissolution du Parlement, puis par décret présidentiel la convocation du corps électoral en vue d’élections législatives fixées au 12 juin 2021. Le corps électoral est composé de 24.392.438 électeurs dans les 58 wilayas et à l’étranger. La campagne électorale se déroulera du 17 mai au 8 juin 2021, selon le calendrier rendu public par l’Autorité nationale indépendante des élections. L’Assemblée populaire nationale (APN)   comportera 407 membres élus pour 5 ans.

A.Tebboune a déclaré le 4 avril 2021 : « Quel que soit le taux de participation aux élections, nous exigeons nous exigeons qu’elles soient intègres, transparentes et fassent ressortir celui qui mérite la confiante du peuple » Par ailleurs, le pouvoir se réfère au Hirak mais à un Hirak  qu’il dénomme «El hirak el asli» ( Hirak authentique) par opposition à un Hirak acte II, Hirak considéré comme radical, extrémiste et manipulé par l’étranger.

Un fort courant de boycott se manifeste. Le quotidien Liberté du 5 04  2021 constate : c’est la première fois depuis plus de 20 ans que l’ensemble des partis de la mouvance démocratique prennent la décision de boycotter un scrutin national. (1) «  Pour le gouvernement, le retour des manifestations de rue et le front du boycott du 12 juin n’ont pas d’incidences sur sa détermination à maintenir le scrutin du 12 Juin.

Comment les organisations politiques algériennes justifient- elles le boycott du scrutin du 12 juin ?

Le conseil national du FFS a déclaré « Vu l’état alarmant du pays sur la plan politique, économique et social, et les menaces qui pèsent sur sa stabilité et sa sécurité, l’impact des menaces avérées à ses frontières et des velléités d’interventions extérieures, visant à porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à a sa souveraineté… les élections ne constituent pas la solution à la crise multidimensionnelle que vit le pays. Par conséquent, le FFS ne peut pas participer à cette élection ». Le FFS appelle le gouvernement  « à la concrétisation des revendications populaires et à prendre les mesures permettant au peuple algérien le libre exercice de son droit à l’autodétermination ».

Le FFS demande au gouvernement de respecter les « libertés fondamentales et à l’accès équitable aux médias à tous les acteurs politiques et sociaux ». D’autre part  il exige « l’organisation d’élections propres, honnêtes et transparentes. »

Le RCD appelle au boycott au boycott : « C’est sur ce fond fait de répression, de maintien en prison de détenus d’opinion, (2)de restriction des libertés individuelles et collectives et de régression économique et sociale que le pouvoir en place, disqualifié à deux reprises par un boycott massif et historique des urnes, s’apprête à jouer une nouvelle tragi-comédie électorale le douze juin prochains”, le RCD suggère “la mise en place de nouveaux paradigmes qui mobilisent les énergies et l’élaboration d’un contrat social rénové tourné vers la modernité sont d’une urgence cruciale qu’un ensemble de questionnements conditionne”.

Le quotidien El Watan du 5 avril 2021  écrit notamment

            Avec leur rejet massif par l’opposition historique et le hirak, les élections législatives prévues le 12 juin risquent de connaître une désaffection similaire à celles observées lors des derniers scrutins. Les tenants du pouvoir vont devoir s’en remettre à leur vivier de forces désavouées, FLN et RND en tête, conforté par le réservoir islamiste «BCBG» et quelques organisations encore en gestation.

(1)Ces partis sont  FFS (Front des Forces Socialistes) RCD(Rassemblement pour la culture et la démocratie) , UCP’(Union pour le changement et le progrès), PT(Parti des travailleurs) MDS (Mouvement démocratique et social) , PST (Parti socialiste des travailleurs)

(2)Les arrestations arbitraires et les condamnations des manifestants se poursuivent.  Le 7 avril, le Comité national pour la ,libération des détenus a rendu publique la liste, par wilaya, des ­60  détenus d’opinion. 23 manifestants arrêtés samedi 3 avril à Alger et placés en détention, entament une grève de la faim, nous apprend le CNLD.

 Roger Esmiol

 

 

 

 

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